La jeunesse et ses petites failles • Je ne pensais pas être la fille la plus malheureuse du lycée ou bien même du monde et pourtant, malgré la popularité, les paillettes et compagnie – sous toute cette mascarade – je n’étais pas la plus heureuse. Vous vous demanderez sûrement pourquoi je dis ça comme ça ? Des parents qui ne portent aucun intérêts à votre vie de jeune adolescente insouciante et qui préfère pouponner leur deuxième enfant même si cette envie d’avoir un petit garçon reste omniprésente dans cette maison, ça n’aide en rien dans votre vie personnelle. J’ai beau essayé maintes et maintes fois d’être la meilleure dans tout ce que j’entreprenais. Je n’avais que des –A+, je suivais même un cours de théâtre à la fac alors que j’étais encore au lycée, et pourtant, rien n’y faisait, je n’étais pas un garçon mais bien une fille… Le théâtre était un peu l’endroit où je me réfugiais, ça me faisait du bien de jouer des rôles de petite fille aimée par ses parents ou alors la jeune héroïne tellement appréciée de tous pour son courage… Mis à part ça, l’unique famille que je tenais était ma petite sœur, prénommée Caliope Sorrow Shivers – oui, mes parents adoraient les prénoms originaux sortant un peu de l’ordinaire – elle essayait souvent de m’imiter et ça ne me dérangeait en rien, pourtant, beaucoup de filles de mon âge seraient sûrement énervées de voir que leur petite sœur les imitent autant. De mon point de vue, je trouvais ça gratifiant, ça voulait dire que quelqu’un s’intéressait à moi.

Mes années Sydney et le début d’une carrière • Après mes examens de fin d’année, et la casi-inexistence de mes parents, je décidais de partir à Sydney afin de quitter Melbourne pour un moment et de tenter une carrière dans le théâtre – sous les conseils de mes professeurs ainsi que de mon « mentor » à la face – et malgré quelques mois à peiner à payer le loyer de mon minable appartement deux pièces, j’ai trouvé un agent et surtout un contrat. Je me rappelle avoir lu le script d’un pilot appelé « Love S » racontant l’histoire d’une famille au quotidien. On me proposait le rôle d’Emily, la cadette, une peste qui était prête à tout pour avoir ce qu’elle voulait. J’étais alors âgée de 19 ans lorsque nous commencions à tourner le pilot. La chaîne n’était pas emballée par le projet mais après le visionnage du pilot, elle nous laissa une chance en commandant 11 épisodes. Le succès fut immédiat et j’étais connue aux yeux des Australiens. J’enchaînai avec 3 saisons supplémentaires pour quitter la série, ayant des ambitions plus grandes pour le cinéma.

La célébrité et ses frasques • Pourtant, tout allait si bien. Ma carrière était au sommet, j’étais au sommet. Les rôles s’enchaînaient, et malgré une rupture difficile, j’avais rencontré l’homme parfait, celui qui semblait être si bienveillant, celui à qui je dirais « Oui, je le veux » un jour. On le dit souvent, « Méfiez-vous des apparences », une phrase à laquelle on devrait faire attention. Il est vrai que ma naïveté, légère soit-elle, ne m’a une fois de plus pas aidée mais cet homme m’a détruit, que ce soit professionnellement ou bien psychologiquement, on enchaînait les fêtes arrosées où la drogue et l’alcool sont de mises. Je faisais la couverture des magazines « Les frasques de Katherina • Volume 1 », j’agressais les paparazzis et rejetais mes amis qui me conseillaient de quitter l’homme qui me semblait si parfait. J’étais devenue une droguée, une ancienne actrice oubliée dans le fond des eaux profondes, plus aucuns réalisateurs ne voulaient travailler avec moi, malgré un « talent énorme », ils ne voulaient pas gérer une petite droguée sur les tournages… Il fallait que tout ça change, et ça allait changer…

Se montrer forte afin de prouver que je voulais changer •Après presque deux ans à se préoccuper de ma santé et ma guérison, je repris mon train de vie. Bien sûr, rien ne me dit encore si je jouerais de nouveau mais si je peux participer à faire des pièces de théâtres pour des fêtes à Gold Coast, ma nouvelle ville d’accueil, je ne dis pas non. Seul l’avenir m’en dira plus…