« Je t'aime.. »

Gabin serra doucement dans ses bras le corps de son amant, la douceur de sa peau, la chaleur de son corps : un tout dont il avait besoin. Sa vie sans Duncan ne serait pas une vie. Un supplice, une torture mais pas une vie. Il resta longtemps à regarder son petit-ami dirmir. Un baiser sur son front pour trouver le courage de se lever car il n'était pas du tout motivé et préférait rester dormir mais il avait des engagements. Jeans, t-shirt noir, converse, gants, il prit tout ça dans ses bras -d'où l'utilité d'avoir un dressing comme ça Duncan n'était pas réveillé- et alla dans la salle de bain pour prendre une bonne douche. Orson attendait patiemment, dès que l'un des deux étaient debout il fallait qu'il soit dans leur patte à réclamer des caresses. Une fois habillé, Gabin prit le temps de le caresser un peu et de lui faire des papouilles avant de l'envoyer dans la chambre pour aller dormir avec son autre maître. Pourtant le bosron resta avec lui. Gabin se fit un bon café tout en écoutant ses messages et appela le big boss de Baltimore pour prendre les instructions comme trois fois par semaine. Naturellement, il ne le faisait pas quand Duncan était là, ce n'était pas ses oignons et il ne voulait pas le mêler à tout ça pour sa sécurité. Parce que l'animateur se rendait compte au combien il avait besoin de lui. Une dernière caresse à Orson qui fila directement dans la chambre, Gabin enclencha les alarmes et partit en laissant un mot à son petit-ami pour lui dire qu'il rapportait le petit-déjeuner. Il était à peine minuit quand Gabin prit la direction du QG qui était tout à fait banal, une maison avec une façade classique mais qui recèle bien des secrets surtout dans la cave.
Pendant deux heures il fera de la came, encore et encore. Personne à part son meilleur ami ne savait la composition de la drogue et encore il ne savait pas tout. C'était un moyen pour Gabin de préserver sa vie et de ne pas être supprimé car si jamais on venait à le tuer : plus personne ne pourrait faire cette délicieuse drogue. Comme quoi ça sert de travailler à l'école ! La cave était cadenassé, avait plusieurs alarmes dont les codes étaient connu que par l'animateur radio. Eh oui Gabin n'était jamais trop prudent avec ce genre de chose. C'était son buisness après tout. Seul dans son laboratoire, il se sentait bien, le silence était maître des lieux et cela permettait au chef de reposer son cerveau et réfléchir tranquillement. Duncan avait des problèmes de santé, Gabin était mort de peur à l'idée de le perdre. Qu'il parte avant lui, qu'il le laisse seul dans ce monde qui serait sans goût. Ils attendaient les résultats parce que l'animateur avait poussé à bout Duncan pour qu'il aille voir un médecin : il ne pouvait pas rester comme ça. C'est pourquoi dans cet pièce rien qu'à lui, inconnu de Duncan et de beaucoup de gens, il s'installa dans sa chaise et commença à pleurer en silence. Il voulait être fort pour son petit-ami mais Gabin ne pouvait pas l'être, il se trahissait à chaque fois qu'ils parlaient de la maladie.
Lorsque sa tête commença à tourner, que l'envie de prendre l'air le prit, il sortit pour se griller une cigarette : doux cancer en tube. Ce n'était certainement pas maintenant qu'il allait arrêter. Pas alors que ça vie risquait de voler en éclats dans quelques jours, pas quand la peur vous tenait par les entrailles. Gabin avait peur que Duncan s'éloigne de lui définitivement, qu'il parte pour ne pas être un « poids » alors qu'il ne sera jamais ça à ses yeux. Il avait peur qu'un être qu'il aime meurt encore, être abandonner une fois de plus à son sort, être malheureux était peut-être la seule chose qu'il méritait ! Des membres du gang traînent dehors mais Gabin ne se mélange pas à eux préférant rester dans son coin. Fatigué, ayant envie d'aller retrouver le lit conjugal, se coller à l'homme de sa vie, McGowan retourna à l'intérieur pour prendre ses affaires, donner des consignes et rentrer chez lui à pied. Il devait passer voir les dealeurs pour leur donner de la came fraîche et c'est en faisant sa ronde qu'il vit au loin une jeune femme qui commençait à se faire taquiner par des hommes. Gabin soupira et s'approcha d'eux :

« Un problème Messieurs ? »

Gabin posa une main sur son épaule et l'attira un peu plus contre lui. 3 sur 4 semblaient le reconnaître et paniquèrent légèrement avant de prendre la pourdre d'escampette sans faire d'histoire. L'animateur relâcha la pression sur l'épaule :

« Ce n'est pas prudent de rentrer à cette heure-ci mademoiselle. »

Gabin s'alluma une cigarette.

« Je ne connais pas très bien la ville mais je pense que ce coin n'est pas fréquentable à cette heure. »

Genre Gabin qui parlait à une inconnu : Âllo, bonjour WFT ?! Pour ne pas faire peur à la jeune femme, il se garda bien de lui demander de la raccompagne. Au lieu de cela il commença à repartir mais pris d'une sorte de remord, il se tourna :

« Vous voulez qu'on fasse un bout de chemin ensemble ? Je suis sûr qu'on peut trouver un itinéraire commun. Mais vous n'êtes pas obligés d'accepter, je peux vous assurez que je ne suis pas un psychopathe et que je suis vacciné. »

Un sourire très léger se dessina sur son visage pour qu'il fasse moins brute de pommes.

La nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures quand je terminais mon service. La soirée avait été mouvementée, car nous avions eu pas mal de clients ce soir. Ils étaient toujours plus nombreux le soir, surtout lorsqu’un concert était organisé dans le café. Nous avions accueillit ce soir un artiste australien. Un auteur-compositeur interprète qui nous avait jouer un concert acoustique guitare voix. Malgré le fait que j’étais de service, j’ai pu comme tout le monde profiter du concert et apprécier sa musique. Je dois dire que c’est le point positif dans se travail. Être serveuse ne me plait pas des masses, mais j’aime la musique et pouvoir travailler tout en écoutant un concert est agréable pour moi. Cela me motive !

J’attrapais mes affaires dans le vestiaire avant de quitter le hard rock café. J’étais fatiguée. La journée avait été longue pour moi. J’avais assuré le service du midi et du soir. Il fallait bien que je remplisse mon compte en banque, alors je n’hésitais pas à travailler à plein temps. Je me suis très peu reposée depuis mon arrivée à Gold Coast. C’est loin d’être des vacances, malgré le cadre agréable de vie ici. J’entamais ma marche pour rentrer chez moi. J’avais bien une voiture, une new beetle, mais nous étions dans le centre de la ville. La circulation en journée est vraiment très difficile. J’ai plus vite fait de me rendre à mon travail à pieds, qu’en voiture. J’habite un appartement dans le Q1 Tower qui se situe à quelques rues de mon lieu de travail. La bonne affaire ! Je dois dire que c’est assez pratique. Pas besoin de partir une heure à l’avance pour aller travailler. Malgré l’heure tardive, il y avait encore des gens de la rue. Je remarquais un groupe d’hommes non loin de moi. J’espérais qu’ils ne me cause pas d’ennuis. Je suis une fille toute seule dans la rue en pleine nuit, alors forcément, je ne suis pas très rassurée quand je croise le chemin d’un gang de mecs. Avec tout ce qu’on entend à la télévision et dans les journaux. De plus, je suis légèrement paranoïaque sur les bords, alors je suis capable de m’imaginer les pires scénarios. Mes palpitations cardiaques s’accéléraient lorsque j’entendis les hommes m’interpeller – « Hey princesse… qu’est-ce que tu fais là toute seule ? » - Dis une première voix. Je n’osais pas les regarder. J’étais persuadée que cela serait pire si je leur accordait de l’attention. Il valait mieux les ignorer. Ne panique pas, ne montre pas que tu as peur, me mis-je à penser. Non, il ne fallait surtout pas qu’ils prennent conscience de ma peur. Ils en seraient trop fiers. La voix se faisait de nouveau entendre – « Oh, je t’ai parlé bébé ! » - Bébé comment pouvait t-il se permettre ? – « N’aies pas peur, je veux juste te parler. » - Dit t-il avec un air presque pervers dans l’intonation de sa voix. Du coup, ça m’effrayait encore plus. Il avait sans doute bu ou avait pris de la drogue. En tout cas il n’était pas « tout seul » comme on dit, ça c’était certain. Et puis, un homme s’approchait de moi. J’étais dans de beaux draps ! Était t-il avec eux ? Je compris que non lorsqu’il s’adressa à eux. D’ailleurs, les hommes ne semblait plus faire les fières et préféraient partir sans faire d’histoire. Craignaient t-ils l’homme qui était venu vers moi ? Qui était t-il pour eux ? Une sorte de chef ? Un ennemi redoutable ? Peut importe a vrai dire. Ils me laissaient tranquille et c’était tant mieux, mais étais-je plus en sécurité avec celui-ci ? Rien n’était moins sur. L’inconnu m’adressait la parole pour me dire que c’était imprudent de rentrer à cette heure-ci et que le coin n’était pas fréquentable à cette heure – « Aucun endroit n’est fréquentable passé une certaine heure, car tous les loups sont de sorti. » - lui répondis-je sur un ton doux, tâchant de cacher mon angoisse. Sur ces mots, l’homme commença à s’éloigner de moi avant de se tourner derechef. Il me proposait de faire un bout de chemin ensemble et assurait ne pas être un psychopathe. Cela me fit rire (nerveusement) – « C’est ce que dirait un psychopathe. Il essaierait de me mettre en confiance avant de me proposer de me raccompagner, parce que oui, c’est dangereux de se promener la nuit quand on est une femme. Après ça, il m’embarquerait dans un coin sombre pour me faire dieu ne sait quoi ou alors, il viendrait jusqu'à chez moi pour voir où je vis et revenir m’attaquer quand bon lui semble. » - Oui, je suis juste un peu paranoïaque et trouillarde, juste un chouïa. Je posais mes prunelles vertes sur son visage afin de voir sa réaction.

« Psychopathe ? Ah non non je ne suis qu'animateur radio mais je penserai à cette reconversion si besoin est merci de m'avoir donné l'idée. »

Gabin ne pouvait pas s'empêcher de rire en entendant la jeune femme. Certes un psychopathe aurait régit comme ça. Soit elle avait raison. Si elle préférait rentrer toute seule alors elle le pouvait mais il ne fallait pas s'étonner qu'elle se fasse embêter après. Il n'avait jamais fait de mal à une femme même si parfois l'envie de tuer sa mère était grande. Une méchante de moins sur terre ! Hormis cette femme, Gabin n'avait pas envie de tuer une personne du sexe opposé. C'était comme les enfants, il avait ses principes même si c'était parfois une pourriture. Que répondre à ce qu'elle venait de dire. Elle avait raison : pourquoi le nier.

« Vous pensez vraiment que si j'étais un psychopathe je vous aurai « sauver » ? »

Il s'alluma une cigarette, en proposa une à la jeune femme avant de l'allumer.

« Vous savez... »

Gabin prit une longe inspiration de fumée :

« Je n'ai pas de preuve que ce que vous dites est faux. Après tout j'ai beau être bien habillé cela ne veut dire il n'y à qu'à voir Christian Bale dans Americain Psycho mais. »

Le chef tapa sur sa clope pour faire tomber la cendre avant de croiser ses bras :

« Je ne vous oblige à rien. Il se fait tard, j'ai envie de rentrer chez moi retrouver mon lit. Que vous veniez ou pas je traverse le centre-ville. Si vous voulez, vous me suivez, je ne regarde pas où vous habitez promis. De toute façon je suis nouveau ici alors je ne connais rien. »

Gabin prit une nouvelle taffe

« Sinon vous n'avez qu'à attendre là que les zigotos reviennent. Heureusement pour vous à l'aube les chats ne sont plus gris, ils reprennent leur couleur. »

Finalement il soupira longuement avant de conclure :

« Bon, je vous laisse, faites comme vous voulez. Désolé de vous avoir fait peur. »

Gabin tourna les talons et reprit sa marche. Certes cela l'embêtait de ne pas raccompagner la dame mais bon il n'allait pas non plus la kidnapper après il passerait pour un psychopathe et mieux valait pour lui qu'il ne se fasse pas remarquer. Pas la peine de commencer sur un mauvais pieds à Gold Coast surtout qu'il ne sait pas pour combien de temps il y serait. Gabin regarda son portable pour voir si Duncan ne l'avait pas appelé avant de fumer tranquillement tout en marchant. Il ne marchait pas vite au cas où la demoiselle voudrait le rattraper : sait-on jamais qu'elle ait reprise ses esprits et qu'elle est comprise que Gabin n'était pas méchant.

Je ne pu m’empêcher de rire aux paroles de l’homme, lorsqu’il déclarait qu’il penserait à une reconversion en psychopathe. Il prenait ça sur le ton de l’humour, mais je restai méfiante. C’était peut-être sa manière de vouloir me mettre en confiance. Blaguer un peu pour que je baisse ma garde et que je me fasse avoir. Je ne suis pas si stupide que ça quand même – « Bah je ne sais pas. Les psychopathe ont l’esprit dérangé. Qui sait de quoi ils sont capables ? » - Répondis-je quand il disait qu’il ne m’aurait pas « sauvée » si il était un psychopathe. L’homme n’avait aucun moyen de me prouver qu’il n’était pas dangereux. C’est vrai, il pouvait dire n’importe quoi, je n’étais pas forcée d’y croire. Je suis bien trop méfiante pour ça, mais mieux vaut être trop que pas assez, n’est-ce pas ? Jusque là, ma méfiance m’a toujours été très utile. L’idée de marcher aux côtés d’un inconnu n’était pas très rassurante. D’un autre sens, l’idée de marcher seul et de croiser de nouveau les autres zigotos ne l’était pas non plus. Que faire ? J’aurai peut être du accepté la proposition de mon collègue. Il m’avait demandé si je voulais qu’il me raccompagne, mais pour pas dérangé, j’avais refusé. Tandis-ce qu’il commençait à s’éloigner, je restais à ma place et après un petit moment de réflexion, je le rattrapais – « Ça ne me tentait vraiment pas d’attendre les autres. » - déclarais-je. J’étais peut-être en train de faire une grosse erreur. Je pensais qu’il pouvait encore m’attraper dans un coin et me faire dieu ne sait quoi. Mais bon, si je restais là bas, je pouvais me faire attraper par la bande d’autres zigotos et ce serait bien pire. A moins que tout ceci soit un jeu et que mon « sauveur psychopathe » soit avec l’autre gang ? Peut-être qu’il me menait à eux et qu’ensemble, ils me ferait du mal ? Stooooop ! Ça suffit la paranoïa – « Les hommes de tout à l’heure, il ont l’air de vous craindre. Je veux dire ils étaient plusieurs et vous étiez seul. Ils auraient pu s’attaquer à vous, au lieu de ça ils sont partis quand ils vous on vus. Comme si vous leur faisiez peur... » - Je reprenais mon souffle – « Pourquoi ? Qui êtes vous pour avoir ce pouvoir sur ces racailles ? » - Simple curiosité, c’était tout de même étrange d’autant plus qu’il disait ne pas connaître la ville. Je ne suis pas si indiscrète généralement et je déteste qu’on le soit avec moi, mais là j’étais vraiment intriguée.

Une femme restait une femme, quand elle se promenait seule dans la rue, surtout la nuit, tout était un danger potentiel. Pouvait-on les blâmer d'être aussi prudente avec ce qu'on entendait ? Non probablement pas c'est pourquoi Gabin resta courtois, poli et préféra partir plutôt que d'effrayer pour de bon la demoiselle. Il commençait à marcher et entendit la demoiselle le rattraper : pourquoi n'était-il pas étonné ?

« Je vous comprends, je n'aurai pas aimé non plus. »

Elle ne le remarquait pas mais Gabin souriait, au moins il pourrait accomplir jusqu'au bout sa bonne action du jour. Soudain, elle toucha une corde sensible, il ne s'arrêta pas pour autant mais perdit son sourire et devenu glacial sans le vouloir :

« Je vous trouve bien curieuse... »

Le chef va respirer un bon coup pour se calmer, il n'aimait pas qu'on le questionne à la base alors encore moins quand il s'agissait du gang. Pourtant il allait faire un effort et faire un joli mensonge puisque de toute façon elle ferait de même si jamais il venait à poser des questions sur elle :

« Si je te le dit je vais être obligé de te tuer... »

Gabin se mit à rire de sa blague, oui oui il était comme ça : un peu sadique sur les bords !

« Mais non je rigole, je suis policier à la brigarde des Stups, je les ai déjà arrêté. »

MYTHO ! Gabin tu iras brûler en enfer pour tes mensonges ! L'animateur radio continua sa route, sans se retourner entendant les pas de la jeune femme derrière lui lui prouvant qu'il la suivait bien. De toute façon elle n'avait pas d'autre solution.

« Ce ne sont pas des racailles, ce sont des jeunes complètements perdus qui sont pour la plus parts orphelins ou bien qui n'ont plus qu'un seul parent. »

Gabin savait l'histoire de ces petits gars et ce n'était pas glorieux, glorieux il fallait appeler un chat un chat ! Mais bon il n'allait pas non plus s'étendre sur le sujet hein ?

« Et vous alors ? Pourquoi prendre ces petites routes ou bien rentrer seule à une heure pareille ? Il n'y avait personne pour vous raccompagner ? »

Apparemment, ma question le dérangeait. Je remarquais sur son visage un air plus froid et il me répondit par un « je vous trouve bien curieuse ». C’est souvent le genre de phrase que je sors quand je n’ai pas envie de répondre à la question, que celle-ci me dérange. Cet homme avait t-il des choses à cacher ? Qui n’a pas de choses à cacher de toute façon ? On à tous des secrets. Seulement, certains sont plus lourds que d’autres à porter. Je sais de quoi je parle…

« Désolée si je me montre indiscrète. C’est juste que... c’est surprenant. »

Libre à lui d’apporter une réponse à ma question. C’était sûrement un assez grand garçon pour répondre comme il le souhaitait. Il déclarait qu’il allait devoir me tuer si il me le disait. Bizarrement, cette blague ne me fit pas rire du tout ! Je ne le connais pas cet homme alors comment savoir quand il plaisante ou non ? Il se reprit en affirmant être policier à la brigade des stups – « Ah… voilà qui explique tout ! » - Il me reprenait, expliquant que ces hommes n’étaient pas des racailles, mais des jeunes avec qui la vie avait été dure. Mouais… peut-être. Peut importe. On à tous nos démons. Ils m’avaient effrayé et dieu sait ce qu’ils m’auraient fait si le policier n’était pas arrivé. J’ai l’imagination débordante, alors peut-être qu’ils ne m’auraient rien fait, seulement j’imagine toujours le pire – « Et en plus vous êtes psy ! » - Plaisantais-je. Hé ouais ! Moi aussi j’étais capable de plaisanter.

« Je vous trouve bien curieux aussi ! » - Dis-je alors qu’il s’intéressait à mon cas, demandant pourquoi j’avais décidé de rentrer seule à une heure pareille – « Malgré le fait que je sois persuadée que des psychopathes peuvent se cacher à tous les coins de rues, j’avais envie de me débrouiller par moi-même pour rentrer. Je ne vis pas très loin de mon lieu de travail, alors j’avais l’intention de faire le chemin rapidement à pieds. Ce n’est peut-être pas la meilleure des idées, je vous l’accorde. » - J’avais surtout pas grand monde pour me ramener, si ce n’est mes collègues. Je suis là depuis plusieurs semaines et je ne connais encore personne. Enfin disons que je ne me suis pas fait d’ami capable de débarquer en pleine nuit pour me raccompagner. Quand j’y pense, je dois être folle. Il pourrait m’arriver n’importe quoi ici que personne ne s’en inquiéterait. Combien de temps faudrait t-il à Logan et Charlee pour s’en apercevoir si c’était le cas ? Oui, c’est peut-être pathétique, mais je n’ai personne si qui compter à Gold Coast. Si il m’arrive un « pépin » qui pourrais-je appeler pour me venir en aide ? Je crois que j’ai pas bien réfléchis à tout avant de partir, mais si c’était à refaire, je le referai – « Au fait, c’est quoi votre nom, monsieur l’agent ? » - Demandais-je de ma voix douce et de mon air innocent. Je voulais mettre un nom sur son visage.

Surprenant ? Et encore elle n'avait qu'une partie du haut de licerberg. Que dirait-elle si elle savait le bas ? Hum... Mieux valait ne pas tenter le diable ! C'est pourquoi Gabin décida de mentir pour changer, un jour il se perdrait dans ses mensonges mais la vérité il ne pouvait pas la dire alors il n'avait pas beaucoup d'autres solutions n'est-ce pas ? De plus mentir lui donnait un sentiment de puissance, il se sentait comme un super-héro qui pouvait arriver à tout par la parole. Bon d'accord il ne serait pas un gentil super-héro mais après tout : qu'est-ce qu'un super-héro ? Gabin se garda bien de tout commentaire préférant garder le silence. Il savait que la demoiselle n'allait pas forcément ben prendre cette image de « je serai obligé de vous tuer » mais bon tant pis : il parlait comme il en avait envie et ce même si cela pouvait lui faire peur. Gabin voulait la mettre en confiance pour qu'elle le suive ne donnant pas chère de sa peau si les autres revenaient.

« A mes heures perdues oui, quand on à des enfants il faut savoir être multi-tâche. »

Et hop un nouveau mensonge ! Généralement la figure du père de famille marche tout le temps : comment ne pas faire confiance à un policier avec des enfants ? Pourtant il savait que la demoiselle qu'il avait en face de lui n'était pas comme les autres et il allait devoir être plus convaincant que jamais. Il posa la question à la jeune femme, non pas que Gabin se souciait de savoir ce qu'elle faisait mais c'est ce que faisait les gens normaux après tout non ? Ils se posent mutuellement des questions. Gabin tentait d'être le plus naturel, d'être humain, d'être le mec qui l'était avec son petit-ami. On va dire que sinon ce n'est pas le mec qu'il faut avoir en face de soit. Nul pour réconforter ou bien consoler : il fuyait les pleurs et les cris des inconnus ou des gens peu important pour lui.

« Je ne suis pas curieux, je suis un policier alors les habitudes de travail on tendance à rester. Vous n'êtes pas obligée de répondre naturellement »

Gabin se mit à sourire, content de sa réplique qui rentrait pile dans le contexte. Hé hé pas folle la guêpe hein ? Il n'a pas réussit à duper des patrons de la mafia Américaine pour rien hein ? Le pseudo policier la laissa parler, quand elle eut finit il commenta :

« Je comprends mais bon... Évitez la prochaine fois cette rue quand vous êtes toutes seules.

D'une voix douce et gentille, elle lui demanda son prénom, Gabin était tenté de dire la vérité mais pourquoi changé une équipe qui gagne ?

« Sam McCornick pour vous servir. Et vous ? »

Il tourna sa tête pour lui sourire tout en continuant de marcher :

« Vous habitez loin ? »

« Vous avez combien d’enfants ? » - Demandais-je alors que celui-ci venait d’avouer être aussi père. C’était donc un gentil policier père de famille et sûrement un époux. Je n’aurai jamais deviné en le croisant dans cette rue à cette heure-ci. A priori il n’avait pas le profil du psychopathe, mais ne sait t-on jamais ? Qui me dit que ce qu’il dit est vrai après tout ? C’est ce que me disait une petite voix en moi tandis-ce que l’autre me disait d’arrêter d’être méfiante à ce point.

L’homme justifiait sa curiosité par le fait qu’il soit policier et que cela faisait parti des habitudes du travail. Je répondais alors : « Ouais, j’imagine que c’est difficile de perdre ce genre d’habitudes, même dans votre vie privé. Mais ne vous en faites pas si j’ai pas envie de vous répondre, je ne vous répondrai pas, faites moi confiance ! » - Je n’aime pas beaucoup parler de moi, surtout si je juge la question trop personnelle et quand j’ai pas envie de répondre à quelque chose, je reste silencieuse ou je change discrètement de sujet. Il peut m’arriver aussi d’être plus sèche quand j’ai par exemple à faire une question déplacée. Le policier me conseillait d’éviter cette rue tard et seule, je me contentais de hocher la tête. On ne m’y reprendrait plus !

Je pus enfin mettre un prénom sur le visage du policier : Sam. Samuel probablement – « Enchantée Sam, puisque vous n’êtes pas un psychopathe. Désolée d’ailleurs et merci de me tenir compagnie jusqu'à chez moi. » - Bon évidemment je n’étais pas en totale confiance. Il s’agissait tout de même d’un véritable inconnu pour moi, alors il faut toujours resté sur ses gardes – « Moi c’est Lennon. » - Je ne jugeais pas utile d’ajouter mon nom de famille. Peut-être par méfiance. A quoi ça pourrait lui servir d’avoir ce genre d’information sur moi ? – « Non. J’habite sur surfers paradise, c’est à quelques pas d’ici. » - Surfers Paradise était le quartier le plus fréquenté de la ville et j’avais trouvé un appartement dans le coin. J’espérais m’en sortir et pouvoir payer mes charges et mon loyer tous les mois. La vie n’est pas très facile pour les gens aux revenus modestes. Heureusement que j’avais quelques économies de côté pour pouvoir me prendre cet appart – « Donc j’ai cru comprendre que vous étiez nouveau ici ? Je me disais bien que cet accent n’avait rien d’Australien ! »

« Deux, deux petites jumelles blondes comme leur maman. »

Gabin répondait franchement, quand on ment, il fallait croire au mensonge que l'on disait sinon comme voulez vous faire croire quelque chose si vous même vous n'y croyez pas ? Utiliser l'expérience, ce que lui disais son père sur les infiltrations, sur les policiers et tout le blabla. Bah oui il n'était pas fou le gamin ! Il fallait que cela soit crédible et malgré ses 31 ans, il en savait des choses ! Il approuva d'un hochement de tête sur le faite qu'elle ne se sentait pas obligée et que si elle n'avait pas envie elle ne répondrait pas. Gabin était persuadé que la jeune femme ne serait pas prête de reprendre de ci-tôt cette rue sombre et froide. Il n'était pas un monstre, un homme méchant au fond alors s'il pouvait éviter que la demoiselle meurt ou se fasse violer, kidnapper bah il ferait tout. Déjà qu'il en avait beaucoup sur la conscience : pas la peine d'ajouter cette mort !

« Pas de soucis, je comprends tout à fait. »

Un sourire, bah oui quoi il n'avait pas de crocs, ou autre chose effrayant, non il était inoffensif.

« Enchanté Lennon. »

Gabin remit ses mains dans ses poches en continuant d'avancer tranquillement pour que la jeune femme le suive sans peine : quand il commençait à marcher vite, il distançait beaucoup de personnes. Il ne connaissait pas les quartiers alors elle aurait pût lui dire n'importe quoi il l'aurait cru sur paroles.

« Oui, je suis de Londres, j'ai été muté pour raison professinelle avec ma famille. Ce n'est pas à ma femme et à mes filles que ça déplaisent : elles peuvent aller tous les jours à la plage. Vous êtes Australienne ? »

Gabin suivait les indications des panneaux quand ils arrivèrent sur la grande rue.

Je me contentais de hocher la tête lorsqu’il me dit qu’il avait deux filles, des jumelles blondes – « Ça doit être dur. Je veux dire en tant que policier vous devez parfois travailler beaucoup, alors ça doit être dur de ne pas être tout le temps avec elles, non ? » - Il avait le genre de travail qui laisse très peu de temps à la vie personnelle. C’est comme les médecins et les pompiers, ils sont toujours appelés par leur travail. En plus, en ce qui concerne les policiers et pompiers, ils risquent sans cesse leur vie pour sauver des vies ou remettre de l’ordre, arrêter les méchants. Je crois que si j’avais un mari policier à la brigade des stups je serais sans cesse inquiète pour sa vie.

Sam m’expliquait avoir quitté Londres, car il avait été muter en Australie pour son travail – « Bah dis donc, c’est pas la porte à côté, ça fait un sacré changement, n’est-ce pas ? » - La vie Londonienne et la vie à Gold Coast devaient être totalement opposés. Rien que pour le climat déjà – « Enfin, ça va, c’est pas comme si Gold Coast était un lieu de vie désagréable, mais quand même c’est pas facile de s’adapter quand on débarque dans un endroit où on connaît rien. » - Je savais bien de quoi je parlais puisque j’étais moi-même étrangère à la ville Australienne. Au moins, Sam avait débarqué avec sa famille. Moi, j’étais arrivée seule. Alors, c’était d’autant plus difficile. J’avais perdu tous mes repères et je m’étais éloignée de ma famille qui comptait énormément pour moi – « Non, je suis une étrangère aussi. Je suis américaine. »

Gabin devait jouer le jeu jusqu'au bout, il devait vraiment croire et faire croire qu'il avait deux filles, deux jolies jumelles qu'il aimait passionnément. Challenge accepted ! C'est pourquoi, il esquissa un petit sourire qui se voulait triste :

« Ce n'est pas tous les jours facile mais j'aime mon travail, mes filles le comprennent donc bon... Il n'empêche qu'elles me reprochent souvent mon absence mais … Elles comprendront plus tard que dans la vie on ne fait pas toujours ce que l'on veut. En plus d'aimer mon métier il me permet d'avoir des avantages non négligeables. »

Gabin commençait à croire ce qu'il disait ce qui était un excellent point. Au moins cela voulait dire que c'était crédible. C'est sûr que de passer de Londres à l'Australie causait un grand bouleversement dans sa vie. Pour une fois, il n'avait pas à mentir et parla de ses sentiments enfin de ceux de Gabin et pas ceux de Sam :

« Oh oui ! Surtout au niveau de la météo ! Ca fait du bien de ne plus avoir à subir cette pluie incessante ! Vous saviez que les conversations des anglaises se basent sur le temps qu'il fait ? »

Précision inutile mais qui faisait toujours marrer Gabin aller savoir pourquoi : c'était son côté enfantin probablement ! Les petits détails comme ça étaient souvent les meilleurs ! Les plus intéressants et les plus croustillantes ! La demoiselle avait raison, l'adaptation n'était jamais facile, encore une fois il pouvait parler de son expérience personnelle :

« Oui mais le changement à du bon, au moins je peux repartir à zéro ici et c'est assez excitant. »

Bah oui qui n'aimerait pas passer incognito ? C'était agréable de marcher dans la rue sans se faire aborder toutes les deux minutes parce qu'on connaissait la personne et que même si on ne voulait pas lui parler : cette dernière venait nous aborder. Aimant à emmerde ! Alors comme ça la demoiselle était américaine... Cela donna envie à Gabin de s'aventurer un peu plus sur la pente glissante du jeu dans lequel il rentrait.

« Han c'est vrai ? D'où ? J'ai passé beaucoup de temps là-bas durant mon adolescence et ma jeune vie d'adulte. Après j'ai rencontré Rachel et nous sommes repartis en Angleterre. »