Je suis une vilaine petite fille riche. Je suis née dans le luxe et l'opulence. Je n'ai jamais manqué de quoique ce soit, au contraire. Mes parents pensaient qu'en m'offrant tout ce que je voulais, cela allait me faire oublier leurs absences répétées. A vrai dire, je m'en fichais. Quand ils étaient là, je ne comprenais strictement rien à ce qu'ils disaient. Ils parlaient boulot, argent, actions et moi, j'étais complètement paumée. Je suis fille unique et à cause de ça, j'ai toujours été de corvée lors des soirées familiales. Je ne pouvais pas déléguer ma présence à un grand frère ou à une grande sœur. Dommage. En même temps, j'ai appris de cette façon, à avoir ce que je voulais. Un petit caprice avant une réunion de famille et hop, j'obtenais ce que je voulais. Oh ne vous fiez pas aux apparences, mes parents n'étaient pas dupes. Ils comprenaient parfaitement ma façon d'agir. Ils n'étaient pas idiots. Mais ils se retrouvaient obligés d'obtempérer au risque que je fasse le mur. Alors après, ils devaient s'expliquer face à la famille et croyez-moi, ils détestaient ça. Bref, mon enfance a été paisible tout comme mon adolescence. J'ai fréquenté les meilleures écoles. J'ai eu les meilleurs professeurs et pourtant, je n'ai jamais fais le moindre effort. J'étais douée mais l'école m'ennuyaient au plus haut point, ce qui agaçait encore une fois mes parents. A cette époque, je participais à des soirées entre amies, les meilleures de la ville. Je gaspillais de l'argent mais je m'en fichais vu que mes parents étaient riches.

J'étais une fille capricieuse qui croyait que tout lui était acquis. Et j'avais tort. Je m'ennuyais. J'avais tout ce que je voulais mais cela ne me rendait pas plus heureuse. J'avais déjà un caractère de merde et je faisais fuir pas mal de personnes. Mais mon attention a été attiré par un garçon. Il venait parfois tondre notre parc et entretenir les fleurs de ma mère. Ce gamin des bas quartiers avait un quelque chose qui m'amusait et m'attirait. J'avais quatorze ans à l'époque. Il me parlait simplement. Il n'était nullement impressionné par la fille que j'étais et encore moins par l'argent de ma famille. Quand il avait quelque chose à me dire, il n'hésitait pas à le faire. Il me disait mes quatre vérités. Et vous savez quoi? J'adorais ça! Enfin quelqu'un qui était intéressant et avec qui je pouvais parler. En plus, il supportait mon sale caractère. Il m'a appris à nager, à jouer de la guitare. J'adorais quand on passait toute la journée à la plage. Malheureusement, mes parents ne l'aimaient pas. Normal. C'était un gosse qui n'était pas issu de notre milieu. Mais je m'en fichais. Il me plaisait. Malo et moi sommes sortis ensemble pendant quatre ans. Je savais que je voulais passer ma vie avec lui. Cela peut paraitre cliché mais avec lui, je n'avais pas envie de parler, ni de côtoyer d'autres garçons. Parce qu'il 'était mon tout et qu'il me suffisait. Nous avons caché notre histoire parce que je n'avais pas envie que mes parents gâchent tout. Et pourtant, c’est ce qu'ils ont fait. Ma mère a surpris l'une de nos conversation où Malo parlait de vivre ensemble. Elle a complètement pété un câble. Elle en a parlé tout de suite à mon père, le "convoquant" pour une réunion "exceptionnelle".

Je me suis retrouvée à Londres deux jours plus tard. Mes parents avaient, malgré moi, mit un terme mon histoire avec Malo. Et je n'ai même pas pu lui dire que je partais. Il a du se sentir abandonner et j'en étais désolée. J'ai tenté de le contacter mais mes parents m'avaient menacé de lui pourrir la vie. Alors j'ai gardé le silence. Et puis, j'avais réussi à lui faire parvenir avant mon départ, une lettre où j'acceptais sa demande en mariage. Je voulais être à lui et seulement à lui. Je me fichais qu'il ne soit pas riche. L'argent ne faisait pas tout. Mais je n'ai jamais eu de réponse. J'ai supposé que les manigances de mes parents avaient marché. Alors après quelques mois, sans nouvelles de Malo, j'ai repris ma vie en main. Cela a été très dur. Je n'avais envie de rien. Et j'étais devenue encore pire avec mes parents. Je leur en voulais. J'ai connus tous les excès possible. Puis, je me suis calmée. Je me rendais compte que ces excès ne servaient à rien. Surtout quand j'ai reçu une lettre de ma mère qui m'annonçait, l'air de rien, que Malo avait une "nouvelle amie". Je les ai détesté, croyez moi. Puis j'ai décidé de tirer un trait sur tout ça. Je suis restée à Londres trois ans. Je m'étais inscrite à Oxford et j'y suivais des cours de droit. Ce n'était pas une vocation, à vrai dire je ne savais même pas ce que je voulais faire de ma vie. Mais pour moi, c'était le bon filon pour ceux, comme moi qui étaient incertains quant à leur avenir. J'avais fais ma petite vie jusqu'au jour où Malo est revenu dans ma vie avec cette foutue lettre jauni à la main. Comme je l'ai détesté à ce moment là. Pourquoi ce con n'avait pas trouvé cette lettre plus tôt?? Mais je me suis rendue compte que j'étais toujours aussi dingue de lui malgré le temps qui était passé.

Nous nous sommes mariés quelques jours plus tard. Bien sûr, mes parents étaient hors d'eux. Ils m'ont coupé les vivres. Mais je m'en fichais à ce moment là. J'avais déjà perdu une fois Malo et je ne voulais pas renouveler l'expérience. J'ai du abandonner mes études à notre départ pour Gold Coast. C'était devenu trop cher pour moi. Même si Malo travaillait, cela n'était pas assez pour subvenir à mes frais de scolarité. A Gold Coast, nous avons commencé notre vie à deux. J'adorais passer des moments avec lui. Autant, je l'aimais à en crever, autant il pouvait m’insupporter au plus haut point. Je détestais quand il se montrait vaniteux ou qu'il me donnait des leçons de vie. Je détestais ça et je le détestais à ces moments. Mais nous étions heureux, extrêmement heureux. Plus heureux que je ne l'avais été durant ces vingt et une premières années. J'ai travaillé, pour la première fois de ma vie. J'ai été vendeuse en prêt à porter, serveuse en extra le soir dans un grand restaurant de la ville, ce même restaurant où j'avais mes habitudes autrefois. J'ai ravalé ma fierté et j'ai gagné mon propre argent. Puis je me suis payée une formation en tant que maquilleuse professionnelle. J'avais toujours été doué pour me mettre en valeur et j'avais toujours apprécié ça. Alors je me suis lancée, parce qu'autant faire un truc qui me plaisait non? Voilà comment je suis devenue make up artist. Je fais donc un boulot que j'aime mais ma rémunération est assez fluctuante. Autant je peux gagner super bien pendant un mois, autant le mois d'après, je compte les clients sur les doigts d'une main. Donc pour compenser ce manque d'argent, une notion toute nouvelle pour moi, je fais des traductions de livres. J'ai une bonne connaissance des langues et je peux ainsi gagner un peu plus. Mais c'est barbant et je déteste. Je le fais juste pour le fric. Heureusement, ces côtés négatifs sont compensés par mon mari qui est adorable avec moi, alors que je peux vraiment être une garce avec lui. Mais il sait que j'ai besoin de me montrer chieuse parfois. Cela fait donc cinq ans que nous sommes mariés. Tout pourrait être idyllique sans ce manque constant d'argent (pour ma part, Malo a toujours su vivre sans fric) et le fait que mon tendre époux souhaite également un enfant...