Je pouffais à mon tour à la blague d’Ava – « Celle-là, elle est digne d’un enfant de cinq ans. » - La taquinais-je. Lorsqu’elle me demandait de venir à son prochain match, j’acceptais sans aucune hésitation et Ava me sauta dans les bras avant de me couvrir de bisous sur la joue. Au moins elle savait montrer sa joie. Je souriais et rigolais la serrant moi aussi dans mes bras – « Ce sera avec plaisir. » - Ajoutais-je quand elle me remerciait d’accepter son invitation. Je lui donnais un baisé sur la joue et elle reprit sa place à mes côtés – « Ouais, je te redirais tout ça. Un feu d’artifice et un concert ? » - Je frappais dans mes mains, l’air enjouée à cette idée. Je souriais quand Ava me parlait d’un dessin animé dont le nom d’un personnage était Caleb – « Je vois que tu connais tes classiques. » - Dis-je en plaisantant. Je regardais moi aussi des dessins animés pour enfants parfois, mais je n’avais jamais regardé celui-ci. Je ne connaissais que de nom – « N’empêche que c’est sexy comme nom… » - Je marquais une courte pause, avant de reprendre, un susurrant : « Caleb. » - Puis je me mis à rire à nouveau – « Je crois que je m’y ferai très facilement. » - Ajoutais-je. La rouquine me dit alors que Félix était le nom d’un chat. Je riais encore – « Ouais, tout le monde connais Félix le chat. D’ailleurs c’est fou ça, à la base Félix est un prénom comme un autre et depuis qu’ils ont appelé cette marque Félix tout le monde l’assimile à un nom de chat. C’est comme… les chiens qui s’appellent Roxane. Tu as une idée du nombre de chiens qui s’appellent comme ça ? » - Je riais. Je piquais de nouveau bonbons dans le sachet. Mmmm du sucre, j’en suis complètement accro.

Pour en revenir au match, cette soirée allait être cool. Mon amie entrain de jouer l’un de ses matches avec mon équipe et moi pour la supporter – « Il faut que je m’entraîne à être la meilleure des supportrices… haaaaan, je pourrais venir en pompom girl. » - Je mimais les cheerleaders avec des pompom invisibles dans mes mains et hurlant toute sorte de slogans clichés que les cheeleaders de séries télé chantent sans cesse. Je pouffais à mes bêtises. On ratait complètement le début du film, mais j’étais dans mon délire – « Non, non, pour que tu m’entende à l’autre bout du stade, je ferai une voix de bonhomme en criant un truc du genre ALLEZ AVA DÉFONCE LES TOUS ! Très classe. » - Je pouffais encore.

5 ans ? Elle était gentille ! Ava aurait dit moins, beaucoup moins. 3 ans d'âge mentale était plus approprié. Elle l'assumait totalement c'est ça le truc. Rien ne l’arrêtait, surtout pas le ridicule. Pourtant elle savait aussi faire la part des choses en quelque sorte puisqu'elle allait être capitaine de l'équipe. Sur le terrain, s'était une toute autre personne. L’agressivité qu'elle avait en elle se traduisait par ses plaquages : cela évitait qu'elle pète des plombs lorsqu'elle était en ''civil''. Au moins elle était toujours sereine, posée, calme, grâce au sport. Croyez le ou non, ça marche ! Du coup tout le monde admirait la demoiselle alors qu'il n'y avait rien d'extraordinaire : vraiment. Du coup, vu qu'elle se défoulait, il ne restait que de la joie, de la bonne humeur et avec ses vraies amies beaucoup de tendresse qu'elle n'avait pas honte de montrer. Pour encore plus vendre le produit -bien qu'elle avait déjà la confirmation de sa présence- elle rajouta des détails encore inconnu du grand public. Ava accompagna son amie dans les tapements de mains :

« Ouiiiiiii et c'est pas une blague ! »

Culture Publicitaire et desseins animés complète, c'est sans mal qu'Ava trouva des correspondances avec les prénoms de leur coup de cœur. C'était un de ses jeux préféré avec Liam, elle comptait bien contaminé la blonde avec cette fâcheuse tendance, lui donner le virus. Lussy trouvait le prénom de Caleb sexy... Alors lorsqu'elle le prononça, Ava fit de même avant d'ajouter :

« Je crois que c'est l'association entre le e et le b qui fait la différence. C'est gutturale mais pas assez pour paraître dure c'est... Tout doux dans la bouche je dois le confesser ! »

Il fallait appeler un chat un chat, Ava aimait bien le prénom de Caleb mais également celui de Felix. En bouche il était tout aussi cool à dire. Lussy connaissait Felix le chat : pourquoi cela ne l'étonnait pas ? Après tout elle n'était pas son amie pour rien !

« Oh oui comme Medor comme pleins de noms comme ça qu'on assimile à des animaux alors que c'est pas original. Moi j'aimerai bien un boxer, si tu en as au refuge, si c'est une femme ça sera Xena et si c'est un mâle Hebus. Le pire c'est les noms des chats j'en ai pleins pleins pleins ! Genre je pourrai renommer tous les chats de ton refuge sans problème ! »

Ava aimer les animaux ? Pas du tout ! Depuis qu'elle était enfant les animaux faisaient partit de son quotidien : chiens, chats, hamsters, cochon d'inde, lapin mais aussi serpent, lezard et même des menthes religieuses. Elle s'en occupait toute seule en plus, elle changeait les caisses, allait promener le chien avec Liam bref ce n'était pas l'enfant pourrie gâtée qui ne faisait rien. C'est pourquoi elle avait hâte d'aller au refuge choisir ses futurs compagnons de route. Le sucre allait encore plus les excitées, elles allaient encore moins envie de dormir : parfait ! Lorsque Lussy imita les pomppoms girls, Ava se mit à rire aux éclats :

« Je te prêterai ma tenue et mes pompoms ! Ils sont aux couleurs de l'école mais on s'en fou hein ?! Je t'apprendrai même mes Cheers ! »

Ava essayait de garder un semblant de sérieux mais lorsqu'elle affirma que finalement elle opterait pour une voix de bonne homme elle se mit à rire de nouveau.

« Oh tu sais généralement ce ne sont pas les voix des hommes qu'on entend le plus et puis si Caleb vient il va te prendre pour quoi hein ? Non garde ta voix normale mais tu pourras dire... MAIS PLAQUE LE ! PLAQUE LE BON SANG ! AVA TU CHIES DANS LA COLLE LA ! ALLEZ BON SANG FAIS LUI BOUFFER LE GAZON ! »

Avec autant de ferveur et de passion qu'elle, elle sortait les phrases que elle même disait pour acclamer son frère :

« Liam sera avec toi : tu n'auras qu'à suivre ce qu'il dit. »

La rousse se leva pour aller rapidement chercher dans le garage ses pompoms et les lança à Lussy :

« Tiens je te les prête, bon ils sont aux couleurs de la FAC mais on s'en fou ! Tu pourras te la pêter ! Si tu veux Liam te maquillera aussi ! Tu sais que dans ma famille on ne fait pas les choses à moitié hein ?! On fait dans le lourd, dans l'excès parce que c'est plus drôle ! »

Ava se mit à rire tout en sautant sur le canapé pour arriver pile poil au côté de Lussy et prendre des bonbons dans sa main :

« Si tu savais comme j'ai hâte de faire bouffer le gazon un peu à ces pimbêches, on les avait battu en demie-finale du coup elles avaient trop péter un câble! Le pire c'est que leur capitaine joue avec moi dans l'équipe d'Australie ! Autant te dire que dans les vestiaires c'est folkloriques ! »

Je souris aux dires de mon amie. Le prénom de Caleb me plaisait bien, mais ce n’est pas ce qui faisait que je l’aimais bien lui. Après tout, un prénom est juste un prénom. Certaines personnes sont convaincues qu’un prénom peut en dire long sur la personnalité de quelqu’un. J’ai lu un jour que les Lussy aimaient le changement, mais que lorsqu’elles ont décidé quelque chose, elles sont suffisamment de volonté pour parvenir à leur but. Certains disent que les Lussy sont extraverties et sociables alors que d’autres affirment qu’elles sont timides et réservées. J’ai pu lire des choses qui me correspondaient et d’autres qui n’avaient rien à voir. Finalement, les descriptions sur les prénoms, c’est un peu comme l’horoscope, j’y crois pas tellement. Enfin bref. Je m’égare. Je ris quand Ava me cita le prénom de Médor pour un chien. J’ai jamais compris pourquoi les gens appelaient leur chien ainsi ? Qu’est-ce que ce nom à de si spécial ? Personnellement, je n’aime pas du tout – « Oh Xena, comme la guerrière ! » - Dis-je en riant alors qu’Ava avait dit qu’elle appellerait son chien comme ça si c’était une femelle – « Ouais, j’ai toujours des tas d’idées aussi pour trouver des noms aux animaux. J’ai donné Muse comme nom à ma chienne parce que Muse est mon groupe préféré. C’est très recherché, je sais. » - Je souris. Ava aimait les animaux et j’étais très heureuse qu’elle se décide à en adopter. J’avais entièrement confiance en la rouquine. Elle en prendrait grand soin.

« Chouette !!! Je suis sûre que je serais super sexy en tenue de cheerleader à agiter les pompom. » - Dis-je sur le ton de la plaisanterie. Ce n’est pas mon genre de me vanter. Mes proches me reproche même parfois de manquer un peu de confiance en moi. Je n’ai jamais été sûre de moi à cent pour cent, mais heureusement, je suis assez déterminée pour faire tout mon possible – « Tu as raison, la voix aiguë et perçante d’une femme aura bien plus de portée. » - Je souris alors qu’Ava me faisait entendre des exemples de slogans à crier. Je riais. Liam serait avec moi et je n’aurai qu’a suivre ajouta t-elle – « Ah tant mieux ! Je prendrais exemple sur lui. » - Je n’étais pas une habituée des stades, mais j’étais toute enthousiaste à l’idée d’aller voir ce match là parce que Ava y aurait un rôle. Mon amie se leva et disparu avant de revenir avec des pompoms qu’elle me lança. Je commençais à les agiter dans tous les sens – « Bien sûr que vous ne faites jamais rien à moitié. Et j’aime ça, la demie mesure, je ne connais pas non plus. » - J’étais même assez excessive, surtout dans mes émotions. Certaines personnes – qui ne me connaissent pas bien – peuvent penser que je le fais exprès, que c’est un jeu ou que je fais la comédie. Mais non, c’est moi et je suis comme ça. Je me calmais avec les pompoms pour écouter mon amie – « J’espère que vous allez encore les battre !! » - Bien sûre que je voulais que l’équipe de Gold Coast gagne ce match. Ava fait parti de l’équipe et Gold Coast, c’est ma maison – « Vraiment ? Il doit y avoir une sacrée ambiance ! Mais quand vous jouez pour l’Australie vous devez vous comporter comme une équipe. » - Dis-je avant de reprendre : « Je me demande, est-ce qu’il y arrive qu’il y est des coups bas entre les différentes équipes ? Ou même parmi les membres d’une même équipe. On voit tellement de choses à la tv, des joueurs qui sont prêts à tout pour être les meilleures. J’imagine que chez les filles, ça doit être pire. Il faut l’avouer, on est un peu des furies parfois. »

« Hell yeah comme la guerrière ! J'ai toutes les saisons en DVD ! Genre Xéna c'est mon héroïne tu vois. En plus elle est bisexuelle même si bon elle ne l'avoue jamais ! Oh et puis elle se tape quand même un Dieu quoi : Âllo bonjour c'est trop la classe ! »

Ava brancher vielles séries, vieux, films mais aussi séries actuelles ou films d'aujourd'hui était intarissable sur le sujet. A vrai dire elle adorait parler de tout ça mais parfois cela énervait les gens alors généralement elle se taisait mais bon là s'était Lussy alors la rousse se sentait plus confiante et estimait qu'elle pouvait parler de beaucoup de chose sans avoir à mâcher ses mots. Mieux que le petit Jésus en culotte de velours ! Muse c'est vrai que c'est bon groupe et ça allait très bien au chien de la blonde -qui soit dit en passant était adorable- qui était aussi déjanté que le groupe. En parlant de Muse, de musique : parlons du match et du concert qui allait être organisé pour le match d'ouverture. Lussy en Cheerleader serait juste parfait ! Ava la prendrait en photo ou bien demanderait à Liam de la prendre pour voir ça.

« Tu l'es déjà sans un uniforme ! Mais bon c'est un peu beaucoup le fantasme des hommes : tu n'auras qu'à voir pour le faire venir et comme ça il tombera directe dans ta toile sweet heart ! »

Quel plan mesdames et messieurs ! Du grand Ava ! La rousse était persuadée que son frère saurait prendre soin de sa meilleure amie. Le connaissant il serait au petit soin et super gentil. Une Ava en garçon, elle avait même réussit un jour à lui faire une chorée de Cheerleader : il avait perdu un pari idiot de gobage de flambi. En voyant sa meilleure amie les agitée, elle se mit à rire aux éclats :

« Bien sûr que tu ne connais pas la demi-mesure, tu ne serais pas mon amie sinon : je ne choisis que les meilleurs attends je ne suis pas folle ! »

Ava tapa rapidement dans ses mains telle une enfant car elle était sûr qu'elles allaient battre ces vipères ! Rien de plus facile : un coup de crampon dans le mollet et pouff ça va mieux ! Ouais tous les coups étaient permis quand on jouait contre e mauvaises joueuses qui ne supportent pas de perdre... Bon d'accord Ava est pareil mais bon c'est pas la même chose car quand elle perds, elle ne tente pas non plus de blesser les joueuses adversaires !

« J'en suis certaine ! On à vu pire ! Une fois on s'est tapé les All Blacks version fille : je te dis pas comment le match était physique mais on à tout défoncer et on les à battu à deux essais de différence ! Il y à une super ambiance : personne ne peut copier cette ambiance ! Je sais pas comment expliquer mais il y à une sorte de puissance collective, va savoir pourquoi. »

Ava perdit un peu son sourire en entendant Lussy demander s'il y avait des coups bas, c'était quelque chose qui la dérangeait en quelque sorte. Oui il y avait des coups bas mais personne n'en parlait parce que cela ne regardait pas les gens. Pourtant pour son ami, elle joua la carte de la franchise :

« Oui il y en à, 75% des blessures ne sont pas dû à un choc, ce sont les coups qu'on se prends dans l'arbitre à le dos tourner. Mais bon... Ca fait partie du jeu hein ? S'il n'y avait pas de coup bas : ça serait tout de suite moins fun. Pourtant je l'accorde parfois on s'en passerait bien mais bon on ne peux pas changer le jeu. »

Ava alla chercher la bouteille de coca zéro -pour faire attention à leur ligne et à leurs dents- avant de servir un verre à Lussy :

« Ca ne te tenterait pas de me rejoindre ? De faire des sélections ou juste un entraînement ? »

Ava semblait en connaître un rayon sur Xena la guerrière. J’avais regardé quelques épisodes étant plus jeune, mais c’était il y’a tellement longtemps que je ne me souvenais pas de grand-chose. Si ce n’est que Xena est une guerrière – « Tu m’étonnes, Xena, c’est pas n’importe qui, elle mérite bien un dieu. Je ne me souviens plus trop des épisodes, mais j’aimais bien l’idée que l’héroïne soit une femme forte et courageuse ! » - On pouvait vraiment parler de tout et n’importe quoi, des choses les plus graves comme de choses légères. Il n’y avait entre nous aucune honte d’aborder certains sujets.

Je souris quand Ava reprit la parole. D’après elle, je n’avais pas besoin d’un uniforme de cheerleaders pour être sexy, même si l’uniforme était le fantasme de beaucoup d’hommes – « Oh merci. C’est surtout ce qui fait baver tous les lycéens et étudiants. Les hommes eux fantasme souvent sur les uniformes d’infirmières sexy. Quel cliché ! » - Dis-je accompagné d’un petit rire – « Uniforme ou pas, il tombera dans mes filets. Je suis plutôt du genre déterminé comme fille. » - Ajoutais-je. Enfin avant de l’attraper dans mes filets, je voulais tout de même en connaître davantage sur lui. Le peu que je connaissais de lui me plaisait, mais peut-être qu’il ne me plairait plus tant que ça quand j’en aurais plus découvert ? On ne peut pas savoir. J’ignore qui il est réellement.

Ni l’une ne connaissait la demi mesure et on s’était bien trouvées ! Qui se ressemble s’assemble, n’est-ce pas ? Dès que nous nous étions rencontrés, Ava avait pu remarqué que je ne faisais pas les choses à moitié. Notre vengeance contre Killian avait été très explosive. Peut-être avions nous été un peu excessives ? Non bien sûr que non. Killian n’avait récolté que ce qu’il avait semé. La rouquine me dit qu’elle ne choisissait que les meilleurs comme amis – « OOOOHHH t’es trop mignonne. » - Je la serrais dans mes bras un instant. Un vrai bisounours ! – « T’as raison, moi aussi je choisi que les meilleurs. » - Je relâchais mon étreinte pour reprendre ma place initiale.

Ava partait apparemment confiante pour son prochain match. Je dois dire qu’il n’y à rien de pire que de douter de soi. Je l’écoutais m’expliquer ce qu’elle ressentait lors des matchs, cette ambiance qui l’enivrait. Je sentais en l’écoutant parler que c’était vraiment son truc. Elle me parlait ensuite de ce qui était le moins souvent évoqué, les coups bas, les blessures lors des matchs. Le rugby peut vraiment être un sport violent et elle m’avouait qu’une majorité des blessures n’étaient pas due à des coups – « 75% bah dis donc ! Ça craint. Je sais que ça fait parti du jeu, mais c’est flippant. » - Je m’inquiétais un peu pour mon amie, c’est évident. Je n’avais pas envie qu’elle sorte en « kit » de ses matchs. Je remerciais Ava pour le verre qu’elle me tendait et en but quelques gorgées tandis-ce qu’elle me demandait si ça me tentait de la rejoindre – « Je pense que je préfère regarder les matchs plutôt que d’y participer. Moi mon art, c’est plutôt la danse. » - C’était le sport que je pratiquais depuis ma plus tendre enfance. J’étais passée par le classique avant de me diriger vers le moderne – « En plus, je te dis pas, il suffit que je me cogne dans une porte pour avoir un énorme bleu alors avec les coups qu’on prends au ruby, je serais couverte de bleus et d’hématomes en permanence. » - Je ris avant de reprendre quelques gorgées de coca.

« J'avoue qu'avoir une guerrière pour héro c'est la classe ! Sincèrement c'est un peu comme Dr Quinn : girl power à mort ! Au moins ça boucle le bec aux mecs qui se croient supérieurs car ils ont un truc qui pendouille entre leur jambes. Non mais je te jures. »

Quand Ava était lancée, plus rien ne pouvait l'arrêter. Légèrement féministe sur les bords, dès qu'il faut aller manifester pour le droits des femmes c'est la première à être sur le lieu de la réunion. A l'université, en tant que capitaine, elle avait même arrêté un entraînement de Cheerleading pour aller supporter les femmes battus. Eh oui notre Ava était comme ça. Puis bon le cheerleading n'avait jamais été une grande passion. Plutôt un passe temps pour caresser du bout des doigts -en l’occurrence ici des pompoms- le monde du rugby puisqu'il n'y avait pas encore d'équipe féminine de Rugby. C'est donc volontiers qu'elle se débarrasserait de cet uniforme qui prenait de la poussière et de la place. Elle était persuadée qu'il irait comme un gang à Lussy. En parlant de fantasme, Ava explosa de rire :

« Pourquoi tu crois que je veux devenir médecin ? Hé hé si tu veux j'ai ma blouse blanche mais bon il y à marqué Ava Hallaway alors bon faut que tu prennes mon identité ou tu mets un gros pins, un foulard enfin il y à mille et une façon de cacher mon nom. Non seulement tu es déterminée mais en plus tu arrives toujours à tes fin. Au pire je lui tombe dessus hein ? »

Après tout s'est avec une histoire de ce genre, un règlement de compte féminin envers un homme, qu'elles se sont rencontrées parce que avant elles ne se connaissaient ni 'Eve, ni d'Adam. Finalement heureusement que Killian à jouer avec elles : sans quoi elles ne se seraient jamais rencontrées ce qui aurait été dommage quand on voit aujourd'hui le duo qu'elle formait. Toujours d'accord pour des câlins et des bisous, Ava serra dans ses bras son amie en lui faisait par la même occasion un gros bisous sur la joue. Parler du match ne la stressait pas du tout, enfin pour l'instant le match lui semblait être loin mais proche à la fois ce qui était étrange comme sensation. La rousse avoua alors le nombres de blessures hors jeu.

« Flippant ? Nan penses-tu. Sincèrement sur le coup on ne les sent pas du tout. »

Ava sentit au timbre de sa voix et à son regard que Lussy avait peur d'elle. La rousse fit un immense sourire et tenta de la rassurer. Son amie verra bien durant le match que ce n'est pas si violent que ça. Tout était une question d'habitude. Il est vrai que Lussy pratiquait un sport radicalement différent : la danse. Combien de fois sa mère l'avait forcé à aller à ces séances où Ava revenait avec les pieds en sang. Être en pointe encore et toujours quand elle revenait chez elle. Sa mère était un sorte de maman Godzilla tyrannique. Il fallait bien qu'un de ses deux parents soient comme ça après tout. Sinon ce n'était pas drôle. Lorsqu'elle est partie, tout ça avait changé et Ava avait brûlé toutes ses affaires de danse. Triste histoire que personne ne sait. Pourquoi dire une histoire triste alors qu'elle passait un merveilleux moment avec sa meilleure amie. Ava chassa donc ces idées tristes de sa tête pour se concentrer sur l'instant présent. Il est que Lussy marquait vite, parfois en lui donnant un coup de poing gentil, elle se retrouvait avec un gros bleus ou un hématome. Ava leva son t-shirt pour montrer un hématome à son amie :

« Je me le suis fait hier à l’entraînement, toute seule en plus en voulant plaquer le sac de sable je suis mal retombée et paff un bleus. « 

Ava remit son t-shirt en place avant de prendre à son tour une gorgée, le film tournait sans être regarder, elles avaient tellement de chose à se dire :

« Tu sais que je vais devoir repartir à Londres pour quelques temps ? Apparemment ma mère fait des pieds et des mains à mon père pour qu'il me pousse à aller la voir. Tu le connais mon papa, il est gentil, alors il le fait à contre cœur. Le truc c'est que j'ai peur qu'elle fasse appelle au juge ou je ne sais pas quoi : elle en serait capable la connaissant ! Genre comme si quelqu'un pouvait m'obliger à aller là-bas. »

Un regard malicieux :

« A moins que ça te tente de venir ? Je sais ça ne sera pas facile avec le refuge mais bon si tu as envie de passer une petite semaine à Londres eh bien tu es plus que la Bienvenue. Le temps me paraîtra moins long et puis tu connaîtras mon autre frère comme ça. Plus calme, moins brute de pomme et un peu efféminé je dois l'avouer. »

J’explosais de rire aux paroles d’Ava. Les hommes se croient supérieur avec leur machin qui pendouille entre les jambes. La rouquine à l’art et la manière de dire les choses. J’adooooore. Je me reprenais avant de répondre : « On se demande pourquoi ils se pensent supérieur. Tout le monde sait que le sexe fort, c’est nous. » - Je suis convaincue que les femmes sont plus fortes que les hommes. Je ne parle pas de force physique, mais de force mentale. On a tellement plus de choses à supporter qu’eux. L’autre jour, j’étais morte de rire en voyant le sketch d’une comique française. Dans son numéro, elle dit qu’un homme quand il se fait un petit bobo, il croit qu’il va mourir. C’était très marrant.

On plaisantait sur les uniformes et Ava me proposait sa blouse blanche. La rouquine était en fac de médecine. Elle n’avait pas choisi le plus simple des chemins professionnels, mais j’avais assez confiance en elle pour penser qu’elle réunissait. Mon amie, elle va sauver des tas de vies ! – « Oui, j’arrive toujours à mes fins, parce que je ne supporte pas le non comme réponse. » - Je déteste l’échec. Qui aime ça ? En plus d’être très décevant, un échec me fait vraiment perdre confiance en moi. Bien sûr, je me suis toujours relevée à l’aide de mes amis. Heureusement qu’ils sont là – « Je te fais confiance pour lui tomber dessus dans le cas où je me plante lamentablement. » - Je souris. Ava tentait ensuite de me rassurer, voyant que j’étais inquiète quant à la violence lors de ses matchs. C’est mon amie, je tiens à elle, c’est normal que je me fasse un peu de soucis. Mais je sais aussi qu’Ava ne se sent jamais autant dans son élément que lorsqu’elle est sur un terrain, à jouer au rugby. Elle soulevait son t-shirt pour me monter le dernier hématome qu’elle s’était faite – « Oh la vache ! Tu as même pas besoin des autres pour te faire mal. » - Je la taquinais légèrement. Je jetais un œil sur la télévision. Je n’y comprenais rien parce que je n’avais absolument pas suivi. Il faut dire qu’on avait des tas de choses à ce dire. On a toujours des tas de choses à se dire. Je retournais mon attention sur la rouquine quand elle reprit la parole. Il était question cette fois de sa famille. Apparemment, sa mère insistait lourdement auprès de son père pour qu’il la pousse à aller la voir. Les parents ! Je connaissais le père de mon amie. Un homme d’une grande gentillesse. En revanche, je ne connaissais pas du tout sa mère puisqu’elle vivait en Angleterre – « C’est sur que personne ne peut t’obliger à aller là bas. Tu n’es plus une enfant, tu es libre de faire ce que tu veux et ta mère devrait comprendre ça. » - Mais Ava avait peur que sa mère pose des problèmes à son père. Je pouvais comprendre. La jeune femme me proposait de l’accompagner là bas. Je n’avais pas pris de vacances depuis des lustres, car c’était effectivement très compliqué avec le refuge – « Si tu as besoin de moi pour affronter ta mère, je peux m’arranger. Il suffit de me prévenir à l’avance pour que je puisse m’organiser et prendre une semaine. Brooke pourra prendre mon relais au refuge, c’est la vice présidente. » - Je lui adressais un grand sourire. Elle n’avait pas l’air très enchantée à l’idée de devoir voir sa mère et si ma présence pouvait l’aider, alors je viendrais volontiers – « En plus ça fait une éternité que j’ai pas pris de petites vacances. Tu verra, si je suis là, le temps te paraîtra super court. Je ne te laisserai pas le temps de t’ennuyer. »

Brute de pommes, cru dans ses mots : oui quand Ava était avec des amis rien n'allait plus. Son côté garçon manqué refaisait surface pour enterrer avec plaisir la petite fille parfaite que la société voulait voir. Doux sentiment de liberté de pouvoir faire ressortir son côté garçon manqué. Le sexe fort s'était les femmes, derrière chaque grand homme il y avait une femme en soutient. Les femmes sont la puissance de l'ombre, on ne les voit jamais, on les sous-estime et pourtant elles sont bien là. En signe d'approbation, elle leva son poings en l'air : girl power forever ! C'était bien pour ça qu'elle aimait autant le rugby féminin : elle pouvait faire ce que les garçons faisaient. Montrer que les filles étaient meilleurs qu'eux puisque l'équipe féminine de Gold Coast était meilleur que celle des hommes, avait eut de meilleurs résultats mais chut il ne faut rien dire pour ne ps les blesser dans leur égo d'homme fort et viril ! Son frère détestait qu'elle le nargue comme ça pourtant il faisait de même quand il pouvait rendant ainsi la défaite moins amère. En fac de médecine, elle adorait les cours pratique où ils devaient remettre des os en place. Déjà qu'elle avait la fâcheuse manie de faire craquer tout son corps mais alors le faire aux autres était encore plus orgasmique à ses yeux ! Que voulez-vous : on ne va pas la refaire !

« Bien sûr que tu ne supporte pas, qui supporte un non ! Je crois qu'il n'y à rien de plus jouissif que de faire changer d'avis quelqu'un qui reste sur ses positions. Je suis sûr que tu l'auras d'une façon ou d'une autre, comment te résister ?! »

Elle tapa son poings dans la main en faisant un clin d'oeil Lussy : elle avait la protection d'Ava et on ne rigolait plus quand il s'agissait de faire du mal à la blonde. Oh que non ! Dieu seul sait de quoi était capable la jeune demoiselle si jamais on venait à faire du mal à son amie. Bah ouais Ava n'était pas une rigolote avec ceux qu'elle estimait méchant. La rousse tenta de rassuré Lussy tant bien que mal par rapport aux risques liés au Rugby mais lui montrer son hématome n'était peut-être pas une bonne idée. La réalité faisait toujours mal les gens ne l'oubliez pas !

« Ca non ! Tu me connais je suis une vraie casse-cou, sincèrement je ne sais pas comment je fais des fois mais une chose est sûr : tous les jours je découvre de nouveaux bleus ou d'hématomes naissant ! »

La conversation se fit tout d'un coup plus lourde alors qu'elle se mit à parler de sa ère. Sujet douloureux, Lussy ne l'avait jamais rencontré mais sait toute l'histoire. Entre l'abandon et la lubbie de sa mère d'avoir sa garde : Ava n'aimait pas en parler pourtant avec la blonde sa langue se déliait toujours. C'est pourquoi elle lui demanda si cela la dérangeait de l’accompagner. Elle ne voulait avoir qu'elle à ses côtés se moquant des autres. Elle savait que Lussy était la femme de la situation et l'emmener en Angleterre lui ferait très plaisir.

« Elle n'a jamais rien comprit depuis qu'elle est partie. Elle croit toujours que nous avons cet espèce de lien mère/fille alors que cela fait des années qu'il n'y à plus rien entre nous si ce n'est de la colère et de la rancoeur. Je lui en veux d'être partie et moi elle m'en veut de ne pas la comprendre. Autant te dire qu'on tourne en rond. »

Ava soupira avant de prendre une bonne gorgée de coca pour faire passer la boule qui se créait dans sa gorge. Elle laissa ainsi Lussy répondre. Lorsqu'elle posa son verre sur la table, elle avait retrouvé son sourire.

« Sérieux tu viendrai ? Ca serait tellement... Parfait. Si tu savais comme je n'ai pas envie d'y aller, de quitter l'Australie. Je n'ai vraiment pas envie d'aller là-bas même si j'aime Londres... Oh et puis Collin va encore me faire cet espèce de moral à deux balles pour me dire que je devrais être plus gentil avec ma mère ! »

Elle se redressa pour se mettre en tailleur et plonger son regard dans celui de son amie, de sa chère et précieuse amie :

« C'est bien pour ça que je te le propose, je sais qu'il n'y à que toi pour me redonner le moral et me faire sentir plus heureuse alors que tout va mal. Tu es une sorte de magicienne ou je ne sais quoi mais en tout cas, quoique tu fasses ça m'aide énormément ! »

Ava se leva pour aller préparer à manger, comme sa cuisine était ouverte sur le salon, elle pouvait continuer de parler à son amie.

« L'avantage c'est qu'elle à un appartement sur Victoria Street avec son espèce de mari médecin : donc on sera en plein cœur de Londres dans une belle et grande maison ! Je pense pas qu'on y sera beaucoup parce que j'ai pleins de bar à te faire découvrir mais au moins on dormira dans des lits douillets. »

Oui, je pouvais compter sur le soutien et la protection de la rouquine. Je sais qu’elle sera prête à débarquer et à régler ses comptes à toute personne osant me faire du mal. Tout comme Elyna d’ailleurs. Si quelqu’un me blesse un jour, il aura à faire à mes deux meilleures amies en mode furies. Mais dans le sens inverse, je ferai pareille pour elle. Si on s’en prend à mes proches, c’est comme si on s’en prenait à moi. Je ne peux pas rester là, les yeux fermés et les bras croisés. Je dégommerai tous ceux qui feront du tort ou du mal à mes amies, c’est normal. Elles ne méritent pas de souffrir et je veux leur bien.

Ava était une vraie casse-cou, ça oui ! C’est d’ailleurs ce qui me poussait à m’inquiéter d’avantage. La rouquine n’a pas froid aux yeux, elle ne recule devant rien – « C’est censé me rassurer ? Parce que je te le dis, ça ne me rassure pas du tout. » - Je souris. La conversation avait été plutôt légère ce soir, jusqu'à ce qu’on aborde la mère d’Ava. Mon amie m’avait parlé de ces histoires de famille, de sa mère qui était partie comme une voleuse. Pourquoi est-ce que les gens font ça ? Ils s’en vont du jour au lendemain et quand ils décident de réapparaître, il faut tout leur pardonner. Il faut les comprendre, parce qu’ils sont soit disant partis pour de bonnes raisons. Moi je pense, qu’il n’y à jamais de bonnes raisons de fuir, parce que quand on aime nos proches, on ne s’en va pas comme ça, on ne les abandonne pas. C’est lâche et égoïste de s’en aller. Même si l’histoire n’a absolument rien à voir, je ne peux pas m’empêcher de penser à Reedan. J’étais très proche de lui jusqu'à ce qu’il décide de changer de vie. Il est parti et il a coupé les ponts. Récemment, je l’ai revu parce qu’il est de retour à Gold Coast, mais je sais que plus rien ne sera plus jamais pareil. Dix années sont passées sans que l’ont se parle, alors on ne risque pas de se retrouver comme si on s’était quittés la veille – « Ouais, c’est sûr que ça peut durer longtemps comme ça si vous campez chacune sur vos positions à en vouloir à l’autre. La colère et la rancœur, c’est terrible. Je sais de quoi je parle, tu me connais, tu sais bien que je pardonne difficilement quand on me blesse... Il n’y à rien de pire que d’être déçu par quelqu’un de proche. Quand j’y pense, un jour peut-être que je serai la déception de quelqu’un ou peut être que je ferai du mal à quelqu’un sans l’avoir vraiment voulu. » - Oui, parce qu’on se « plains » toujours de ceux qui nous ont fait du mal ou de ceux qui nous ont déçus, mais nous aussi nous pouvons blesser et décevoir. Bref. Quand Ava me proposait de venir, j’acceptai, pour elle – « Bien sûr que je viendrai, je ne plaisantai pas. Je sais pour toi combien c’est compliqué avec ta mère, alors je veux être là pour te soutenir. » - Je croisais le regard de mon amie. Touchée par ses propos. J’étais contente d’avoir ce pouvoir là, celui de lui remonter le moral quand ça n’allait pas. Elle comparait même à une « magicienne » et un sourire se dessinait sur mon visage. J’attrapais l’une de ses mains pour la prendre dans la mienne – « Bien si je suis une magicienne, je continuerai de faire de la magie pour te redonner le sourire quand ça ne va pas. Tu sais bien que tu peux compter sur moi. » - Je laissais la jeune femme se relever pour se diriger vers la cuisine. Une cuisine ouverte qui lui permettait de poursuivre la conversation avec moi – « Chouette ! On aura de quoi faire si on est en plein cœur de Londres. Tu me fera découvrir tout ce que tu veux et on ira faire la fête autant de fois qu’on le peut, après tout ça sera des vacances. La dernière fois que je suis allée à Londres… je sais même plus quand c’est, ça fait trop longtemps. » - J’avais pas mal voyager, surtout depuis que j’avais pris ma liberté. J’avais visité un peu l’Europe, l’Amérique aussi. J’avais particulièrement aimé la France, l’Italie, mais aussi le Canada – « Tu as besoin d’aide en cuisine ? » - Proposais-je avant de reprendre sur le sujet précédent : « En plus je pourrai aussi faire des tas de photos de Londres. »

Lussy s'était sa perle en quelque sorte, le premier qui voulait la casser ou bien la voler se prenait un méchant coup de griffe ! Eh bien oui Ava était une vraie tigresse quand on s'attaquait à ses amis. Pour ses vrais amis rien ne serait trop beau et elle serait prête à faire tout et n'importe quoi. La bagarre ça la connaissait : ayant vécu avec deux grands frères et leurs nombreux amis garçon : il ne fallait pas trop tiller la jeune femme. Elle le confesse souvent mais elle à tendance à être violente sans pour autant pouvoir se contrôler. Que voulez-vous : chasser le naturel il revient au grand galop ! Foncé tête baissé dans le mur s'était sa spécialité, une grande malade dans sa tête ! Elle n'avait pas froid aux yeux et adorait les défis. Rien n'était assez dangereux. Elle savait que Lussy était au courant de son côté tête brûlé, elle savait que cela n'allait pas rassurer son amie mais que voulez-vous : elle ne pouvait rien lui cacher. Son côté tête brûlée ne venait définitivement pas de sa mère qui était plus une lâche aux yeux d'Ava qu'autre chose. Elle en avait déjà parlé à Lussy mais évitait de remettre le sujet sur le tapis, ce n'était pas un sujet très très joyeux alors autant ne pas en parler hein. Pourtant, Ava avait besoin d'en parler aujourd'hui à la blonde puisqu'elle avait besoin de son aide par rapport à cette histoire.

« Ouais tu as sûrement raison mais bon... Je n'arrive pas à la comprendre d'avoir fait ce choix, autant tu vois elle nous l'aurait dit en face, elle aurait affronté mon papa mais là non elle est partie comme ça. Est-ce que ça lui à prit comme une envie de pisser ou bien est-ce qu'elle y avait mûrement réfléchie : je ne sais pas du tout. Mais une chose est sûr : malgré tout ce qu'elle pourra faire jamais je ne pourrais lui pardonner. Je le sais, je le sens, jamais je ne retrouverai ma complicité avec elle. J'espère de tout mon cœur que jamais tu n'auras à vivre ça parce qu'on n'en sors pas indemne et encore aujourd'hui je sais que la peur de m'engager ou bien de commencer une relation vient de ce fait. J'ai toujours cette peur d'être abandonnée... »

Quart d'heure déprime off. Ava voulait maintenant tenter de parler de quelque chose de plus joyeux. Au final certes aller voir sa mère serait une corvée mais une bonne corvée puisqu'elle retournerait à Londres et elle n'ira pas toute seule ! Ca non ! Lussy allait l'accompagner. Ava serra fort la main de son amie, surtout lorsqu'elle affirma qu'elle allait tout faire pour garder ce lien magique :

« Bien sûr que je le sais, mais toi aussi tu peux compter sur moi hein ? Ce n'est pas à sens unique notre amitié ! Bon allez assez de niaiseries pour la soirée ! Reprenons un sujet de discussions plus joyeux ! »

Londres... Une ville magnifique ! La deuxième ville de cœur après Gold Coast pour Ava. Si sa mère ni logeait pas, elle y serait sûrement parti pour reprendre un nouveau départ. Se faire une nouvelle vie même si vivre de sa famille n'aurait pas été facile mais cela aurait été une expérience que la rousse aurait aimé vivre !

« Hell yeah ! On va farire la fête tous les soirs si tu veux ! »

. Ava se leva pour aller dans la cuisine et faire à manger enfin mettre à chauffer le four pour les pizzas. C'est dans un fou rire qu'elle ouvrit la première en regardant son amie avec amusement :

« Pour faire réchauffer trois pizzas ? Non ça va aller t'inquiète. »

Ava se mit à rire de plus belle, elle charriait son amie mais ce n'était pas méchant. Loin de là ! La rousse mit la pizza au four avant de poser ses coudes sur le bar :

« Oh oui quelle excellente idée ! D'ailleurs tu as fait des nouvelles ? Tu les as sur toi ? Tu sais que je suis ta fan n°1 hein ?! »

La conversation se faisait plus grave. Ava me parlait rarement de sa mère, mais ce soir elle le faisait. Peut-être le besoin de se confier ? C’est d’une oreille attentive que je l’écoutais. Elle ne comprenait toujours pas les choix qu’avait faits sa mère des années auparavant. Qui pourrait comprendre un tel comportement ? Sa propre mère avait décidé de s’en aller sans véritables explications. Je sais très bien ce que ça fait de se sentir abandonné. J’ai ressenti ça quand Reedan m’a laissée tombée pour aller vivre sa vie, loin de Gold Coast et de nos familles destructrices. Je n’avais jamais parlé de cette histoire à Ava, parce que ce n’était pas quelque chose que j’avais envie de ramener à la surface. Mais à l’époque Elyna m’avait ramassée à la petite cuillère – « Les choses ne seront plus jamais comme avant, parce que son départ a brisé quelque chose entre vous. » - Ava espérait que je n’ai jamais à vivre ça, alors je répondis : « Hélas j’ai déjà eu à vivre ça, enfin la situation était différente. Il était quelqu’un de proche pour moi, parce que ses parents étaient comme les miens. Le genre de parents qui essaient de régenter toute ta vie, mais qui ne s’intéresse pas réellement à toi. Bref. On a presque grandis ensemble et je pouvais toujours compter sur lui. Du moins jusqu'à ce qu’il s’en aille. Il m’avait dit qu’il partirait, mais je ne pensais pas que partir voudrait dire qu’il couperait les ponts avec moi. Je l’ai très mal vécu et même si ça s’est passé il y’a dix ans maintenant, je lui veux encore. » - Quart d’heure de déprime, bonjour ! Parler de ça me rendait un peu triste, c’est normal. Cela me faisait repenser à ce passé. Ava était bien plus habituée à me voir sourire et raconter des bêtises plutôt que de parler de choses comme celles-ci.

« Oui, je le sais. » - Dis-je en souriant quand elle me dit que je pouvais aussi compter sur elle. Heureusement que ce n’était pas une amitié à sens unique. Il y’a des gens pour qui il faut toujours être là, mais quand vous avez besoin d’eux, il n’y à personne. Ava n’était pas comme ça. Elle, c’était une vraie de vraie. Après le quart d’heure de déprime, on reprenait une conversation plus joyeuse. Parce que oui, on ne va tout de même pas déprimer toute la soirée ! – « Compte sur moi, j’aime trop faire la fête et ça me rappellera le bon temps de faire la fête tous les soirs. » - Je souris. Je proposais à mon ami de l’aide en cuisine. Il n’y avait pas grand-chose à faire, mais bon on ne sait jamais – « T’es sûre ? Non parce que j’avais peur que ce soit trop compliqué pour toi de faire réchauffer les pizzas. » - Je pouffais, la taquinant à mon tour – « Bien sûr que j’en ai fait de nouvelles. Je ne peux pas m’empêcher de faire des photos, mais je ne les aie pas sur moi ce soir. Tiens d’ailleurs il y’a un article qui sort demain dans la presse et c’est moi qui ait fait les photos ! » - Je gagnais ma vie en tant que photographe indépendant. Je vendais mes photos à divers journaux ou autres – « C’est pour un article sur les tigres d’Asie. »

Cette petite parenthèse était importante mine de rien pour plusieurs raisons : d'une Ava avait parfois besoin d'en parler et être faible devant Lussy ne la gênait pat contrairement aux autres personnes ; de deux : la blonde était vraiment la seule personne qu'Ava voyait à ses côtés pour faire ce voyage à la fois pénible et exaltante. C'est pourquoi elle avait profité de ce début de soirée pour parler de tout ça et après garder le silence, ne plus en parler. Comme un pansement : on l'enlève rapidement et après on se sent tout de suite mieux même si au début ça pique ! Ce qu'Ava ne savait pas c'est que son amie avait déjà vécu la même chose. Différemment certes mais la blessure était la même. Son cœur se serra au fur et à mesure du récit, ses sourcils se froncèrent légèrement de tristesse plus que de colère. Instinctivement elle s'était rapprochée d'elle et avait posé sa tête sur son épaule en prenant de nouveau sa main. Il n'y avait rien à dire, rien à ajouter : elles étaient deux âmes qui avaient grandit avec une plaie ouverte à l'air libre que les gens piétinaient sans s'en rendre compte.

« Que cela soit il y à dix ans ou un an : ce genre de blessure ne se referme jamais. Je l'ai compris au fil du temps à mes dépends. Il ne te méritait pas cet ''ami'' sincèrement. »

Ava voulait continuer sur sa lancée pour dire ce qu'elle penser mais rapidement son cerveau ordonna à sa bouche de se fermer et de se taire. Elle ne voulait pas non plus mettre de l'huile sur le feu. L'avenir tendait les bras à Ava et Lussy alors ressasser le passé était quelque chose d'inutile, quelque chose qui faisait souffrir. A moins d'être masochiste : ce n'est pas la peine de continuer sur cette voix. Ava resta un peu comme ça, toute proche d'elle, pour appuyer ses paroles et bien enfoncer le clou de ''tu sais que je serai toujours là pour toi.''. Un moment câlin, la rousse aimait les câlins et la blonde aussi alors ça faisait une pierre, deux coups ! Et puis finalement la conversation la termina sur une bonne note puisque Lussy accepta de venir l'accompagner à Londres pour plus grand plaisir ! Soulagée, heureuse d'avoir son amie à ses côtés pour aller faire ce voyage, son ventre se mit à gargouiller. Un poids en moins lui ouvrait forcément l'appétit. Ava se contenta de lui tirer la langue en ouvrant les sachets des pizzas :

« Je sais quand même manié à un ciseaux et puis le four il est électrique alors que je ne risque pas de mettre le feu à la maison. »

En plus la blonde de la pièce s'était elle : pas Ava. Mais elle se garda cette remarque pour la sortir plus tard. La vengeance était un plat qui se mangeait un peu chaud : comme les pizzas surgelés. Pendue une fois de plus aux lèvres de son amie, le sourire était toujours présent sur sa face avec pleins de tâches de rousseurs. Elle félicita Lussy en applaudissant :

« Demain matin j'irai le chercher en faisant mon jogging et je te l'apporterai avec des viennoiseries au lit hi hi hi ! »

En entendant que s'était sur les Tigres, quelque chose fit tilt dans la tête d'Ava. Elle fit le tour du bar pour aller à la télé, couper le son et mettre Eye of the Tiger des Survivor.



Un grand délire s'installa et avant même qu'elle ne s'en rende compte : Ava était en train de danser et de chanter à tue tête cette chanson mythique de Rocky qui bat le boa ! Il n'y avait aucune limite à la connerie et au délire : la rousse en était la preuve vivante. Alors que pour le refrain elle monta sur le comptoir, elle invita son amie à faire de même. Il n'y avait certes personne mais à deux elles faisaient déjà le public et le show. Une pierre, deux coups.

Ava posa sa tête sur mon épaule et prenais ma main dans la sienne. Je serrais sa main. Ça me rendait un peu triste de parler de ça et l’avoir tout près de moi me réconfortait. On pouvait se comprendre, parce que ce qu’on avait vécu avait créé en nous une blessure dont la plaie ne serait jamais complètement cicatrisée – « Ouais, tu as raison. Tout le monde dit que le temps qui passe panse les blessures. Mais moi je pense qu’il y’a des choses qu’on oublie jamais, qui restent encrées au fond de nous et qui font toujours mal. Seulement, on les garde bien cachées. » - La rouquine me dit que cet ami ne méritait pas mon amitié, c’était probablement vrai, puisqu’il n’avait pas hésité à couper les ponts sans remords – « Je l’ai revu l’autre jour parce qu’il est revenu à Gold Coast. Je lui ai craché tout mon venin au visage et après j’ai réussi à me calmer. Mais plus rien ne sera plus jamais pareil entre nous. C’est certain. » - Ajoutais-je. Reedan m’avait tellement énervée ce soir là. Il est très peu expressif comme garçon et j’avais l’impression qu’il se fichait de moi. Finalement, il a su me prouver que ce n’était pas vrai. Cependant, bien que touchée par cette preuve, je ne lui ai pas pardonné pour autant. Il m’a déçue beaucoup trop. J’avais avant beaucoup d’estime pour lui. Quand il à coupé les ponts, il est passé du « piédestal» au fond de la benne à ordure.


Quand Ava s’éloignait pour aller faire réchauffer les pizza je la taquinais un peu – « C’est bon à savoir » - rigolais-je lorsqu’elle annonçait qu’elle ne mettrais par le feu à la maison. Ce n’était pas la blonde de la maison, certes, mais la blondeur n’est pas une couleur de cheveux, c’est une façon de vivre, une attitude. Cette pensée me fit sourire d’ailleurs. Je lui parlais du prochain article à venir pour lequel j’avais fais des photographies. Elle me félicitait et promettait d’aller chercher le magasin demain et de me le rapporter avec des viennoiseries. Je souris – « Oh ouiiii ! J’adore cette idée ! » - La jeune femme coupait le son de la tv pour aller mettre la musique. Aux premières notes, je reconnaissais Eye of the tiger. Ava commençait à danser ce qui me fit sourire. Elle montait sur le comptoir au refrain et je ne me fis pas priée pour la rejoindre. Je me déhanchais au rythme de la musique. Je suis une danseuse, j’adore danser. Cela me permet de me défouler, d’évacuer les mauvaises choses. Je me mis à chanter à tue tête, accompagnant mon amie. On peut dire que j’étais a fond, bien qu’il n’y ai aucun public. Peut importe ! – « It’s the eye of the tiiiiiiiigeeer » - A la fin de la musique j’applaudissait et réclamais une autre musique. Elle avait réveillé mon envie de danser et de faire la fête.

Lussy et Ava formaient un duo, quand l’une allait mal : elle pouvait compter sur l’autre. C’était également vrai dans le cas contraire, ainsi dès qu’une des deux était heureuse, elle partageait ce petit morceau de bonheur avec son ami pour en faire un gros morceau commun. Lussy venait de traduire les pensées d’Ava, on ne disait pas certaine chose pour se protéger. On enterre ce qui nous fait souffrir pour pouvoir vire et monter le meilleur de nous-même. Ce n’est pas pour autant que l’on oublie bien au contraire. Les démons du passé ressortent vite, trop vite. L’ami de Lussy avait osé l’abandonner : jamais Ava ne ferait ça ! Elle ne pourrait pas !

« Ça fait toujours du bien de vider son sac, au moins comme ça tu n’as plus de regret : tu as pût enfin lui dire ce que tu pensais de tout ça. Bien sûr que ça ne sera plus jamais comme avant : as-t-on jamais vu un chien retourner docilement vers son maître qu’il l’a battu ? »

On peut facilement se hisser dans le cœur des gens, mais on peut rapidement en redescendre également. On était jamais à l’abri de toucher le fond, même en amitié : surtout en amitié et encore plus en amour. Passons, le temps n’était plus à la déprime, parler du passé n’apportait jamais rien de bon sauf quand les souvenirs étaient heureux ce qui n’était pas le cas. Bien sûr qu’elle ne mettrait jamais le feu à sa maison. Certes sa mère l’avait abandonné mais elle savait cuisiner. Elle avait appris avec bon cœur à apprendre à cuisiner des bons petits plats pour ses deux hommes –enfin trois à l’époque- comme elle les appelait. Ava se mit à rire doucement en entendant Lussy dire qu’elle était contente de cette idée. Ava décida donc de tenir coute que coute sa parole et ferait comme elle a dit. S’en suit alors une chorégraphie improvisé, sans queue, ni tête mais qui traduisait bien le lien qui les liait. Rien ne pouvait les arrêter, elles suivaient les délires des autres sans se faire prier pour ne jamais laisser l’autre seule. Ava et Lussy chantaient, dansaient, elle tendit une cuillère de bois avant d’en prendre une à son tour pour faire office de micro. Ava laissa le dernier mot à Lussy trop occupé à rire, à pleurer de rire, à en avoir des crampes. Elle n’arrivait même plus à parler, ou bien à respirer. Elle redescendit sur la terre ferme pour aller boire une gorgée de son coca. Lussy en voulait une autre, Ava la regarda de nouveau en gardant toujours ce sourire. Son ventre lui faisait mal mais elle s’en moquait. Essoufflée, Ava répondit :

« Je te laisse choisir. »

Ava apporta son ipod à sa meilleure amie pour qu’elle puisse choisir la chanson qu’elle voulait et alla surveiller les pizzas :

« On a encore le temps d’une chanson ! Largement même ! Le fromage n’est pas encore fondu or tu es d’accord : on ne mange pas une pizza alors que le fromage n’est pas fondu ! »

Ava jeta le gant de cuisine pour se jeter sur le bar et reprendre place près de Lussy :

« Alors, tu as trouvé un truc qu’il te plaît ? Quoique tu choisisses, je te suis les yeux fermés ! Au sens littéral du terme s’il le faut même si je danserai sur la terre ferme pour ne pas risquer de me blesser et rater le match d’ouverture. Tu serai trop déçue de ne pas pouvoir agiter mes pompons ! »

Ava reprenait petit à petit son calme, mais elle avait encore des spasmes. Elle tentait de faire un point de compression pour enlever son point de côté :

« Dieu que c’est bon de rire comme ça ! »

Oh que oui ! Cela faisait un bien fou de vider son sac. Je ne pouvais qu’être d’accord avec ma petite rouquine. On préférait finalement poursuivre notre soirée sur une note plus gaie. C’était bien nous, on pouvait passé de la joie à la tristesse pour ensuite revenir à la joie. Et puis, faire les folles étaient un bon moyen « d’évacuer » les tristes pensées. Je suivais Ava dans son délire ce qui devint notre délire et quand le morceau se terminait, j’en redemandais un autre. La rouquine m’apportait son i pod pour que je puisse faire mon choix. Je fis défiler la playlist tandis-ce que mon ami allait surveiller la cuisson des pizzas.

« OUIIIIIII J’ai trouvé !!! » - J’appuyais sur le bouton de lecture et les premières notes de titanium par David Guetta et Sia se firent entendre. C'est fou la technologie, maintenant on peu relier une chaine hifi à un ipod en un clin d'oeil – « Oui, tu as pas le droit de te blesser. C’est mon rêve de jouer les pompom girl à ton match. » - Je ris et commençait à onduler mon corps au rythme de la musique – « Tu m’étonnes ! Je crois que ça faisait longtemps que je n’avais pas autant ris en si peu de temps. » - Je souris et me mit à chanter les paroles que je connaissais presque par cœur. Mon dieu, que c’était bon de se défouler comme ça ! On devrait faire ça plus souvent. Bien que cela m’arrive fréquemment d’allumer la musique a fond et de danser seule dans mon salon ou même avec Elyna. Folles ? Non juste en vie !

A la fin du morceau, je descendais du bar et allais m’affaler dans le canapé, toute essoufflée de ses deux danses déchaînées. La bonne odeur de pizza se faisait sentir dans tout le salon et quelque chose me disait qu’on allait bientôt pouvoir les déguster. Je me redressais pour attraper la bouteille de coca et m’en servir un verre. J’en verrais aussi dans le verre vide d’Ava – « Hé je viens de penser à un truc... tu pourrais venir me voir, si tu veux à la danse ! » - Je souris – « Parfois les proches de certaines danseuses assistent aux cours. Comme ça tu pourras voir un peu ce que je fais si ça te dit. On n’a pas de spectacle avant un moment. » - Chaque année il arrivait qu’on fasse un petit spectacle avec tous les groupes de l’école de danse. Bien sur ce n’était pas le grand show de comédie musical qu’on peut voir à Broadway, mais c’est sympa quand même. L’école dispose de très bons chorégraphes et profs de danse.

Quand les gens ont besoin de décompresser ils font toujours des choses idiotes, que cela soit de crier dans un oreiller ou bien de crier du haut d'une falaise, courir jusqu'à l'épuisement, rire nerveusement pour un oui ou pour un non, dormir une journée entière alors qu'ils ont du travail à faire. Bref les gens avaient besoins de décompresser et c'était le cas d'Ava. Avoir Lussy à ses côtés allait forcément aider la rousse à se détendre l'espace d'une soirée car ne nous violons pas la face : les problèmes attendaient sagement de ressortir au moment propice. On se sent moins seule quand on part en délire et qu'on nous rejoint. On se sent comprise et appréciée. C'est pour ça que Lussy était Lussy et qu'elle était actuellement en face d'elle. Bah oui ils sont vicieux ces problèmes à deux dollars ! Alors que David Guetta résonnait, il laissa la place à Sia une des chanteuses préférées d'Ava. La rousse et la blonde se déhanchaient : Lussy sur la table et Ava par terre. Pas besoin d'alcool pour s'amuser : elles étaient sobre.

« Ne t'en fais pas, je suis plus costaud qu'on ne le croit et aussi plus forte. Heureusement pour moi d'ailleurs sinon je n'aurais pas fait long feu sur le terrain et dans la vie. Je te promet que tu joueras la pompom girl ! D'une façon ou d'une autre tu le seras l'espace d'un match : je tiens toujours mes promesses tu le sais bien non ? »

Parler en dansant : tout un sport mais il semblerait que sa blonde savait faire les deux en même temps sans avoir de mal. Ava remercia alors ses nombreuses heures sur le tapis pour travailler le cardio !

« Mais je suis là pour ça ma belle ! Tu sais bien que je trouve toujours le petit truc pour rire ! »

Ava accompagna Lussy dans le chant même si elle chantait moins bien qu'elle. Un exutoire, un moyen de décompresser que la rousse affectionnait. Danser, se fatiguer physiquement. Ava aida son amie à descendre du bar en lui tendant la main. Il ne faudrait pas qu'elle se blesse : les animaux avaient besoin d'elle et puis la rousse ne se serait jamais pardonné d'avoir été la cause de sa blessure. Après tout c'était elle qui était montée en première sur le bar. L'odeur de la pizza ifit gargouiller son ventre, elle n'hésite donc pas à courir pour aller les retirer avant de sortir une roulette à pizza et les couper en quatre. Elle écouta attentivement son amie, mit deux part dans des assiettes avec couteaux et fourchettes dedans avant de lui apporter. D'une voix enjouée et sincèrement elle répondit :

« Mais avec grand plaisir ! Pourquoi tu ne me l'as pas proposé avant ? Je serai plus que ravie de venir te voir ! Je prendrai les pompons pour t'applaudir ! »

Ava était aux anges et enjouée de cette invitation ! Elle était comme une enfant pour changer, contente de pouvoir partager de nouveau un moment avec Lussy surtout pour découvrir une autre facette d'elle. Ava posa les assiettes et s'installa par terre pour pouvoir être proche de la table basse :

« Quand sont tes entraînements ? Dis moi quand je peux venir et j'y serai ! J'ai toujours voulut te voir danser : j'ai beaucoup aimé l'aperçu que tu m'as donné. »

Oui, Ava était beaucoup plus forte que l’on pouvait se l’imaginer en la voyant. Je le savais bien et c’était une très bonne chose. Elle me promettait que je pourrai jouer la pompom girl et je frappais dans mes mains en hurlant un gros OUI. Très enthousiaste à cette idée. Ava tenait toujours ses promesses, je lui faisais confiance.

« Oui, je le sais bien ! Tu as toujours le mot pour rire et je crois même que tu es capable de me décrocher un sourire quand j’ai le moral dans les chaussettes. T’es trop forte ! » - Je souris. Ava était très douée pour me remonter le moral, c’était certain. C’est aussi pour cela que je l’adore autant. Une fois notre danse endiablée terminée et nos pizzas prêtes, je lui proposai de venir me voir à un de mes entraînements de danse. L’idée lui plaisait, apparemment – « Je ne savais pas que ça te plairait autant de venir, il fallait le dire, je te l’aurais proposé plus tôt ! » - Je souris et la remerciait de m’apporter mon assiette – « Je serai beaucoup plus motivée avec une cheerleader pour m’encourager. » - Ajoutais-je alors qu’elle m’avait parlé de venir secouer les pompom pour m’applaudir – « Les entraînements sont les mardis et jeudis. Donc tu peux venir quand tu veux, selon des disponibilités. » - Répondis-je à sa question avant de reprendre : « Oh c’était rien ce que j’ai fais sur le bar, j’ai juste ondulé mon corps sur le rythme. Les entraînements sont beaucoup plus intensifs que ça. En tout cas, je suis contente que tu viennes me voir. La danse, j’en fais depuis que je suis gamine et c’est une de mes plus grandes passions. » - Oui, la photo, les animaux, la musique et la danse étaient des choses qui me passionnaient vraiment. Je serais incapable de m’en passer – « Bon appétit. » - Dis-je avant d’entamer ma première part de pizza. Elle était délicieuse ! Un silence s’installait, comme quoi nous nous régalions vraiment. Après toute cette agitation, j’étais affamée comme une louve.

La soirée se terminait dans la bonne humeur, comme elle avait commencé. Qu'il était bon de passé du temps en compagnie d'Ava...